En banqueroute depuis le mois d’août 1999 et sous le coup de l’article 11 de la loi américaine sur les faillites, Iridium ne trouve pas de repreneur. Sauf intervention de dernière minute, ce qui est peu probable (l’ultime candidat au rachat serait le Département américain de la Défense), le premier service de téléphonie mobile satellitaire, entré en activité en novembre 1998, sera interrompu le vendredi 17 mars, à 4 h 59 GMT. C’est donc la fin d’une aventure, qui aurait coûté entre 5 et 7 milliards de dollars (entre 5,16 et 7,23 milliards d’euros) à ses investisseurs (Motorola détient 18 % des parts et a construit les satellites).
Le service Iridium, trop cher, nécessitant des récepteurs trop lourds, n’a pas trouvé sa clientèle (les estimations les plus optimistes avancent le nombre de 40 000 abonnés).
Les capacités de transmission, limitées en bande passante, découragent aussi les acheteurs qui auraient bien du mal à corriger les défauts rédhibitoires de ce réseau. Enfin, la concurrence du mobile terrestre, dont les zones de couverture se sont largement étendues depuis deux ans, a aussi été déterminante.
Encore quelques chiffres à inscrire dans les mémoires
Les soixante-six satellites pesant 662 kg chacun seront donc désorbités : leur trajectoire sera modifiée, de telle façon qu’ils entreront en contact avec l’atmosphère terrestre où ils se désintégreront, avant que leurs débris ne tombent dans les océans. En effet, les trajectoires Low Earth Orbit des satellites (de 781 kilomètres) sont très prisées, et la périphérie terrestre déjà encombrée par de nombreux objets. La date de cette opération radicale de nettoyage n’a pas encore été fixée.L’affaire Iridium restera dans les annales des grands ratages industriels. L’idée était pourtant séduisante, mais seulement sur le papier. La concurrence des réseaux terrestres a été trop forte, et les choix technologiques maladroits. Ce n’est que partie remise, puisque les réseaux GlobalStar et ICO reprendront, à court terme, le flambeau de la téléphonie mobile satellitaire.
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