Au risque de décevoir les bidouilleurs qui n’ont de cesse de peaufiner les réglages de leurs matériels informatiques, quelque 250 industriels regroupés au sein d’une organisation baptisée DLNA (Digital Living Network Alliance) travaillent à simplifier la mise en place d’un réseau multimédia. Cette organisation créée en 2003 a publié les spécifications de la version DLNA 1.5 en 2006, version à même d’assurer l’interfonctionnement des équipements reliés à un réseau multimédia. L’exercice est de fait plus facile pour les utilisateurs que nous sommes : appareil photo, caméscope, serveur domestique (Nas), lecteur DVD ou Blu-ray, disque dur externe, smartphone, portable, imprimante, TV, consoles de jeux… tout doit pouvoir communiquer par liaison filaire (Ethernet), via le CPL, ou en Wi-Fi, voire en Bluetooth pour les périphériques mobiles.Il suffit que l’appareil soit certifié DLNA pour que son intégration sur le réseau soit automatique. Tout n’est pas réglé pour autant quant à la compatibilité des fichiers… La certification DLNA s’appuie sur les standards qui prévalent pour l’Internet et les réseaux domestiques, avec notamment IPv4 (Internet Protocol version 4) construit autour des protocoles TCP/IP, UDP et HTTP. Elle tire aussi profit de l’UPnP (Universal Plug and Play), un protocole réseau dont la fonction est de faciliter la connexion des périphériques sur un réseau domestique. Publié par l’UPnP Forum, il gère dans sa version 1.1, l’IPv6, le successeur de l’IPv4.
Serveur DMS et lecteur DMP
Un réseau DLNA repose par ailleurs sur deux types de matériel qui fonctionnent en mode client-serveur. Il faut nécessairement au moins un serveur de média (Digital Media Server ou DMS) qui puisse mettre le contenu multimédia (images, vidéos, musique) à la disposition des postes clients, en l’occurrence les appareils connectés au réseau. Le DMS qui agit en serveur HTTP est le plus souvent installé sur un ordinateur (Vista et 7 étant compatibles DLNA) et une application comme Windows Media Player peut être utilisée pour le partage de fichiers. Mais il peut également être installé sur un disque dur réseau Nas (Network Attached Storage), s’il est estampillé DLNA bien sûr. Les appareils pouvant être connectés à un serveur DMS et donc à un réseau DLNA sont identifiables par un logo (UPnP/DLNA).Ceux qui sont estampillés DMP, pour Digital Media Player, peuvent lire des vidéos, de la musique ou afficher des images. Il peut s’agir de téléviseurs numériques, de consoles de jeux (PlayStation 3, Xbox 360), voire de décodeurs TV d’une box ADSL comme la Freebox HD ou la Livebox 2 d’Orange… Il existe d’autres logos issus de la version DLNA 1.5 pour des produits ayant d’autres fonctions spécifiques telles que commande à distance, impression, photos… (voir encadré).Dans un réseau DLNA, l’architecture utilisée est en fait une “ extension ” de l’UPnP puisqu’il s’agit de l’UPnP AV (Universal Plug and Play Audio-Video). Celle-ci est d’ailleurs la seconde dénomination du DLNA et peut apparaître sur certains appareils. En pratique, lorsque vous connectez un appareil compatible DLNA au réseau, il commence par signaler sa présence aux autres en s’appuyant sur le protocole SSDP (Simple Service Discovery Protocol). Il doit ensuite se décrire par le biais d’un fichier au format XML. Les données du fichier comprennent par exemple le numéro de série ou l’adresse Web à laquelle se référer.
Connecter n’est pas lire…
C’est seulement après ces deux processus que l’appareil peut répondre à des requêtes spécifiques. Les échanges qui s’opèrent alors s’effectuent à l’aide du protocole SOAP (Simple Object Access Protocol). Les DMP sont capables de lire le contenu multimédia. Mais ce n’est pas une vérité absolue pour tous les formats. Les membres de la Digital Living Network Alliance ont validé au départ le fait que leur certification impose la compatibilité des appareils avec trois formats : le JPeg pour l’image, le PCM pour le son et le MPeg-2 pour la vidéo. Autrement dit, la compatibilité avec les autres formats reste à la discrétion des fabricants.Avant d’acheter un produit estampillé DLNA, mieux vaut donc se renseigner sur les formats réellement compatibles avec lui, cela afin d’éviter les mauvaises surprises. La question se pose également pour la gestion des droits numériques, et les médias protégés par DRM peuvent très bien poser problème sur certains appareils, les téléviseurs notamment. Ainsi, si un réseau DLNA représente l’assurance de pouvoir interconnecter facilement plusieurs appareils afin d’accéder à tous les fichiers multimédias de la maison, ce n’est pas pour autant qu’il vous assure de pouvoir lire n’importe quel type de fichiers… Dommage.
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