Ce contrat de concession de 18 ans, d’un montant initial de 191,1 millions de francs, est une première en France. Conformément à l’article L.1511-6 du Code général des collectivités territoriales, il a d’abord fallu, en effet, que le Sipperec fasse établir un constat de carence par 5 experts indépendants. En d’autres termes, il lui a d’abord fallu démontrer que l’offre de services et de réseaux de télécommunications à hauts débits attendue par les collectivités locales de son territoire n’est pas fournie à un prix abordable et qu’elle ne répond pas aux exigences techniques et de qualité attendues.
Ce n’est qu’après avoir établi ce constat que le Sipperec a pu lancer une procédure de délégation de service public. Quatre candidats se sont présentés : Telcité/Caisse des dépôts, Sirti/Interxion Telecom, LDcable et le groupement Trading.comStema/ Chantiers modernes Ile-de-France.
Les négociations ont duré deux mois. Elles se sont heureusement accélérées avec la défection de Trading.com et de Sirti. Si le Sipperec a finalement retenu LDcable, c’est parce qu’il était le plus motivé, malgré la faible rentabilité du projet, et qu’il se conformait le plus au cahier des charges.
LDcable, en effet, s’est engagé à construire l’infrastructure en 12 mois, à offrir des points de raccordement direct sur tous les commutateurs d’abonnés de France Télécom de la zone (20 dès la première année, 600 à terme), à proposer un large catalogue de services (contrats de location de 1, 3, 5, 10 et 15 ans, mobilité du lien…) et à appliquer des tarifs transparents, non discriminatoires et attrayants, basés sur un amortissement en 8 ans, le tout sans demander la moindre garantie financière aux communes.
Le réseau Irisé (Infrastructure pour les réseaux intercommunaux de services) sera constitué de deux anneaux fédérateurs et de boucles intermédiaires. Il comportera 288 fibres aux normes G.652 et G.655 sur la majeure partie de son parcours, et au moins 144 ailleurs. Son déploiement mobilisera quelque 150 personnes.
Par la suite, une cinquantaine de techniciens suffiront pour l’exploitation. Dès à présent, le réseau intéresse la quasi-totalité des opérateurs L.33-1, et plus particulièrement les opérateurs de BLR et de lignes dégroupées. Il devrait générer un chiffre d’affaires annuel d’environ 12 millions de francs, pour une zone de desserte englobant quelque 200 000 entreprises et 3 millions d’habitants.
LDcable (Levallois), le lauréat, est la filiale de LDcom Networks (groupe Louis Dreyfus) spécialisée depuis 1998 dans la conception, la construction et la maintenance d’infrastructures passives. Membre d’une holding familiale, il profite d’une grande solidité financière, qui le met à l’abri des turbulences boursières.
Il a déjà déployé, en sous-sol comme dans le lit des voies navigables, quelque 8 000 km de câble, soit un million de kilomètres de fibres. Ces 8 000 km comprennent 7 000 km de réseaux longue distance et près de un millier de kilomètres de réseaux métropolitains dans 19 villes (Bordeaux, Caen, Dijon, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Orléans, Paris, Poitiers, Reims, Rennes, Rouen et Strasbourg). Des projets sont en cours pour 14 autres villes (www.sipperec.fr) (www.ldcom.fr) (www.interxion.com).
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