Bref rappel des faits : Canon lance en 2003 l’EOS 300D, premier appareil photo reflex numérique plébiscité par le grand public, grâce à un tarif très osé à l’époque. On redécouvre alors le plaisir d’un vrai viseur optique couvrant réellement l’image photographiée, tout comme la possibilité d’utiliser ses anciens objectifs ou flashes.
La formule a été adoptée par de nombreux amateurs et malgré une rude concurrence Canon est resté numéro un sur ce marché avec l’EOS 350D actuel. C’est donc au tour du 400D de prendre la relève. Voyons ce qu’il a à nous proposer.
Prise en main agréable
Par son aspect extérieur, le 400D se distingue peu du 350D. Il conserve son revêtement noir et son aspect ramassé, à ceci près qu’il gagne encore en compacité et en légèreté. Nous avons eu la chance d’avoir un exemplaire sous la main pendant quelques instants. Nous craignions que cette réduction de gabarit aille à l’encontre de la prise en main. Il n’en est rien et le 400D offre, au contraire, une tenue en main plus agréable, grâce à une poignée mieux étudiée et plus sûre.
Cependant, la différence qui saute aux yeux est la présence d’un écran qui couvre une bonne moitié de la partie arrière. Celui-ci passe en effet à 6,3 cm, mais ce n’est pas tout : jusqu’alors réservé à la lecture des clichés enregistrés, il sert aussi dorénavant à afficher toutes les informations nécessaires lors de la prise de vue, en gros caractères. Sur le 350D, celles-ci étaient affichées sur un second écran monochrome, peu pratique et difficilement lisible. Une bonne idée donc, mais déjà exploitée par Olympus, Pentax et Sony sur leurs propres reflex.
Malheureusement, Canon a oublié une fonction, accessoire mais tout de même pratique : la rotation de l’affichage de ces données lorsque l’on tient l’appareil verticalement. Le viseur reste, quant à lui, identique à celui du 350D et offre une visibilité toujours supérieure à la plupart des modèles concurrents. De même, Canon reste fidèle à la carte Compact Flash pour stocker les images, alors que la concurrence a largement adopté la SD, plus compacte.
La guerre aux poussières
La deuxième vraie nouveauté est l’apparition d’une fonction antipoussière, cruellement absente des modèles précédents. C’est une très bonne nouvelle, car la présence de poussières sur la surface du capteur est l’un des principaux problèmes rencontrés sur les reflex. Celles-ci ne demandent en effet qu’à pénétrer dans le boîtier quand vous changez d’objectif, et une fois qu’elles ont atteint le capteur mis à nu, elles sont malheureusement bien visibles sur vos photos. Or s’en débarrasser n’est pas toujours évident. Olympus et Sony – encore eux – avaient déjà pris en compte ce phénomène et proposé leurs solutions maison : bombarder le capteur d’ultrasons (Olympus) ou carrément le secouer mécaniquement (Sony) sont des méthodes qui ont fait leur preuves.
Chez Canon, on a opté pour une triple solution. Tout d’abord, tous les éléments constitutifs de la monture de l’objectif et de l’intérieur du boîtier sont traités de manière à être antistatiques et repousser ainsi les poussières. Ensuite, à chaque démarrage, un système piézo-électrique envoie des impulsions de manière à faire vibrer la vitre protégeant le capteur pendant 1 seconde, afin de se débarrasser d’éventuelles poussières. Si malgré ces précautions il restait des impuretés devant le capteur, un système logiciel vient à la rescousse. Il permet de « cartographier » précisément l’emplacement des poussières et de corriger l’image automatiquement, au moment de l’ouverture sur le logiciel Digital Photo Professional (fourni). Il suffit pour cela de faire au préalable une « photo témoin » sur un fond uniforme.
Des performances de très haut niveau
Concernant le capteur, l’EOS 400D se voit doté d’un tout nouveau CMOS spécialement développé pour l’occasion. Il s’agit du premier capteur à 10 millions de pixels de la marque. Rien d’étonnant à cela, car cette définition constitue le nouveau standard pour les reflex « grand public ». L’exemple avait été montré par les récents Sony Alpha 100 et le Nikon D80, Canon n’a fait que s’aligner. Inutile de dire que cette définition est largement suffisante et n’a plus rien à envier à l’argentique sur le plan de la capacité d’agrandissement.
Sans doute plus déterminant dans la réussite de vos photos, l’autofocus joue un rôle crucial puisqu’il assure une mise au point rapide et précise. Celui du 400D a été amélioré et bénéficie dorénavant de 9 points d’analyse, augmentant ainsi son acuité. Sur le plan de la réactivité, le 400D tient la comparaison avec des modèles professionnels avec un temps de mise en route de 0,2 s. De même, il est capable d’effectuer des rafales à 3 images/s jusqu’à 27 vues consécutives en Jpeg et 10 en Raw, ce à quoi aucun compact ne peut prétendre.
Comme en argentique
Pour un abord plus simple des réglages de rendu d’image, l’EOS 400D se voit implémenté des fameux « styles d’images » chers à Canon. Sous cette dénomination, vous trouverez en quelques sortes différentes « recettes toutes faites » combinant contraste, netteté, saturation et balance colorée. A vous de choisir le rendu qui vous convient le mieux, exactement comme à l’époque des films argentiques ou une pellicule Fuji était plus « froide » qu’une Kodak. Un nouveau bouton dédié est d’ailleurs prévu à cet effet sur le dos du boîtier.
Notez que contrairement à Sony et Pentax, Canon n’a pas équipé son dernier reflex d’un stabilisateur d’image intégré, très utile pour limiter les images floues. Ceci s’explique tout simplement par le fait que, comme Nikon, Canon propose de nombreux objectifs à stabilisateur dans sa gamme d’optiques et n’a donc aucun intérêt à introduire ce type de système sur ses boîtiers reflex. On ne verra donc jamais de stabilisation généralisée sur la gamme EOS.
Venons-en enfin au nerf de la guerre, à savoir le prix auquel vous trouverez le beau joujou. Canon annonce le boîtier nu à 879 € TTC dès septembre, tandis que le kit avec l’éternel zoom 18-55 mm sera vendu 989 € TTC. Là aussi, Canon reste prudent et conserve le tarif du 350D, qui devrait donc voir son prix diminuer sensiblement avant de disparaître du catalogue. C’est aussi le moment de faire des affaires…
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