Plus encore que les meubles ou les vêtements, les ordinateurs et les appareils électroniques ont une durée de vie limitée. Comment s’en débarrasser ? Que deviennent-ils en fin de vie ? A quoi sert l’écotaxe ?
Depuis novembre 2006, pour tout achat d’équipement électrique et électronique (ordinateurs, écrans cathodiques, téléphones mobiles, lecteurs DVD, etc.), les acheteurs doivent mettre la main à la poche une seconde fois pour s’acquitter d’une “ écotaxe ” de quelques centimes, voire quelques euros. Dans le même temps, les consommateurs sont fortement incités à rapporter leurs vieux appareils, soit en magasin, soit en déchetterie, pour qu’ils soient recyclés. Ces deux mesures, écotaxe et reprise des matériels obsolètes, n’ont pas le même objectif.L’écotaxe, ou plus exactement l’écoparticipation, est une somme qui s’ajoute au prix du produit afin de financer le recyclage des déchets électroniques. Encaissée par le vendeur, elle est reversée à chaque fabricant, qui la donnera à son tour à l’un des quatre éco-organismes supervisant le recyclage des déchets d’équipement électrique et électronique (DEEE) en France. Mais, contrairement à une idée reçue, cette somme ne sert pas à payer d’avance le recyclage du produit acheté. Depuis le 13 août 2005, les fabricants ont l’obligation d’inclure le coût du recyclage des appareils dans le prix de vente. A quoi sert donc cette écotaxe ? A recycler les vieux matériels comme les ordinateurs ou les téléphones mobiles abandonnés au fond d’un placard. “ La France a décidé de faire payer également le consommateur au titre du parc préinstallé. Le paiement n’est que temporaire, il est prévu en théorie jusqu’en 2011 ”, explique Monica Grisco, porte-parole des magasins Darty.
Une obligation de reprise
L’autre volet du traitement des DEEE comprend une obligation de reprise. C’est le principe du “ 1 pour 1 ” qui s’applique. Tout vendeur, en magasin ou sur Internet, est tenu de reprendre l’ancien matériel pour tout achat d’un nouveau. En pratique, soit parce que l’acheteur ne l’a pas sur lui, soit parce qu’il ne veut pas payer les frais de réexpédition (pour un site en ligne), cette disposition est souvent oubliée. Certains magasins, dont Darty ou The Phone House, sont plus flexibles : ils reprennent n’importe quel appareil électronique du même type que ceux qu’ils vendent, sans obligation d’achat. Les éco-organismes installent aussi des bornes de collecte dans les grandes surfaces, les écoles et même les entreprises. Certains collaborent avec des associations caritatives comme Emmaüs pour récupérer le plus de déchets possible. Il faut ensuite désosser et trier tout ce qui a été collecté.
Une collecte encore insuffisante
Dans les DEEE, les métaux, les plastiques et les verres sont les composants que l’on peut recycler le plus facilement. L’acier des DEEE n’est pas de bonne qualité, il finira en armature pour le béton. En raison de certains additifs chimiques pour retarder l’inflammation, les plastiques seront transformés en mobilier urbain (poubelles, Abribus…). Les métaux non ferreux (cuivre, platine ou or) seront, quant à eux, fondus et revendus au poids. Enfin, le verre servira à produire de nouveaux écrans ou sera transformé en mousse isolante dans le bâtiment. Mais il reste encore beaucoup de travail. Alors qu’une directive européenne prévoit de récolter l’équivalent de 4 kilos de DEEE par an et par habitant, seul 1,7 kilo a été récolté en 2008, selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Le reste traînerait-il encore au fond de nos placards ?
