Est-il bien raisonnable de confier toute sa vie numérique à des disques durs ? Il y a de quoi s’interroger quand on observe les problèmes récurrents que rencontrent ces produits : lecture impossible, disparition de fichiers dans l’Explorateur de Windows ou le Finder de Mac OS, panne électronique ou mécanique… En 2007, Google a publié les résultats d’une étude portant sur plus de 100 000 disques durs utilisés dans ses propres serveurs. Les résultats étaient éloquents : les risques de pannes étaient plus élevés au bout de trois à quatre années d’utilisation, et les disques concernés n’avaient, pour la plupart, pas donné de signes de faiblesse auparavant. Les fabricants reconnaissent de toute manière que leurs modèles fonctionnent cinq ans en moyenne.
Performance et sécurité accrues
Certes, le disque dur de votre PC est moins sollicité que ceux de Google, installés dans un environnement professionnel et exploités pour certains en permanence. Cela ne vous met pas à l’abri pour autant ! Pour prendre soin de vos données, vous pouvez ainsi associer plusieurs disques durs et recourir aux technologies Raid (redundant array of independant disks, regroupement redondant de disques indépendants). Plusieurs modes permettent soit d’accélérer les lectures et les écritures, soit de sécuriser les fichiers (en les dupliquant ou en écrivant des données permettant de les récupérer en cas de souci), soit les deux. Cela est rendu possible par un petit composant électronique essentiel, le contrôleur : il est désormais présent sur de nombreuses cartes mères pour PC de bureau, dans certains portables haut de gamme et dans les disques durs externes ou réseau à plusieurs unités de stockage. Son rôle est de distribuer les données sur les disques en fonction du mode Raid choisi. Et, hormis le mode Raid 0, qui n’accélère que les transferts, tous les autres modes Raid communs protègent vos données. Un atout de choix pour assurer la pérennité de tous vos fichiers.
Raid 0 : à toute vitesse
Le mode Raid permet d’associer deux disques (voire plus) afin d’accroître leurs performances. Lors des opérations d’écriture, les données sont réparties sur les unités de stockage : elles sont découpées par le contrôleur Raid en blocs correspondant généralement à la taille d’un secteur (512 octets par défaut), écrits en même temps sur les deux disques. Chaque disque disposant de sa propre connexion au contrôleur, les lectures et les écritures s’en trouvent accélérées. Un peu à l’image d’une route : on fait toujours passer plus de véhicules sur deux voies que sur une seule… Mais ce procédé n’est pas sans défauts. Il n’y a aucune protection : si l’un des disques d’un stockage en Raid 0 flanche, toutes les données seront perdues (c’est la conséquence du découpage en blocs et de leur dissémination sur les unités de stockage). Impossible, donc, de reconstituer un Raid 0 après une panne, contrairement à d’autres modes. Pour des performances optimales, il vaut mieux utiliser les mêmes disques durs : marque, modèle et capacité similaires.
Raid 1 : la sécurité avant tout
Avec cette techno, c’est la protection des données qui passe au premier plan. Deux disques sont employés, le second étant l’exacte réplique du premier : toute opération (création, modification ou suppression de fichiers) est simultanément réalisée sur les deux disques. On parle ainsi de “ miroir ”. Tout l’intérêt de ce mode apparaît en cas de défaillance d’une unité de stockage : vous pouvez alors installer un autre disque (y compris un modèle de capacité supérieure), et le contrôleur “ reconstruit ” automatiquement le Raid, en dupliquant toutes les données sur la nouvelle unité de stockage. Autre avantage, les performances en lecture peuvent être accrues : les contrôleurs actuels sont en effet souvent capables de lire les fichiers en allant chercher en parallèle sur les deux disques les bits qui les composent. Une solution gourmande en espace disque (seule la moitié de l’espace disque total est visible par l’utilisateur), mais vraiment intéressante ? et pas trop onéreuse ? pour protéger vos précieuses données.
Raid 5 : pour utilisateurs exigeants
Il n’est pour l’instant proposé que sur des ordinateurs et cartes mères haut de gamme, ainsi que sur des disques durs réseau plus à destination des TPE et PME qu’au grand public. Et pour cause : le Raid 5 nécessite au minimum trois disques durs, ainsi qu’un contrôleur adapté. Comme le Raid 0, il procure des performances généralement plus élevées ; comme le Raid 1, il sécurise les données ; mais il ne souffre pas des mêmes défauts que les deux autres modes. Son principe : là encore, les données sont découpées en bandes et réparties sur les différents disques durs. En plus, ces bandes sont complétées par des données de parité : en cas de défaillance d’un disque, avec les données des bandes subsistantes, elles permettent de reconstituer la “ grappe ” (c’est ainsi que l’on nomme un groupe de disques assemblés en Raid 5). Et pour limiter au minimum les pertes de fichiers, les données de parité sont écrites à tour de rôle sur les différents disques de la grappe. Complexe, certes, mais sécurisé !
Interfaces rapides : amies du Raid externe
Le Raid n’est pas cantonné aux entrailles des PC ! On le trouve aussi dans des disques externes et dans des NAS, avec, par exemple, des modèles à deux disques couplés en Raid 0 ou en Raid 1. Avec l’USB 2.0, le Raid 0 externe présentait peu d’intérêt, l’interface bridant les transferts à 35 Mo/s. Or, avec ce mode, il n’est pas rare de dépasser les 200 Mo/s ! Les prises de nouvelle génération présentes sur les PC récents permettent de soutenir ces taux de transfert et de profiter d’un stockage externe vraiment rapide : l’eSata (jusqu’à 300 Mo/s), l’USB 3.0 (400 à 500 Mo/s) et, depuis peu, le Thunderbolt (sur les derniers Mac et désormais quelques PC), techniquement capable de dépasser 1 Go/s.
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