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Le projet de navigation par satellite Galileo approuvé par l’Europe

Ignorant les mises en garde des Etats-Unis, les dirigeants européens ont approuvé samedi le lancement du projet européen de navigation par satellite Galileo, un projet phare rival du GPS américain.

” Galileo est aujourd’hui approuvé. Tout le monde y a souscrit “, a déclaré le président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, dont le pays préside l’Union européenne. ” La décision de principe a vraiment été prise aujourd’hui, et c’est important “, a commenté pour sa part le Premier ministre français, Lionel Jospin, à l’issue du sommet de Barcelone.L’accord devrait être formalisé le 26 mars prochain, lors de la réunion des ministres européens des Transports. Cet accord permettra de débloquer les 450 millions d’euros d’argent public nécessaires au lancement de la phase de développement du projet ?” évalué au total à 3,4 milliards d’euros ?”, et d’attirer des investissements privés pour la phase de déploiement prévue à l’horizon 2005.Le ralliement de l’Allemagne au programme Galileo, fin février, a permis de relancer un projet en souffrance, mais soutenu avec constance par la France, l’Espagne et l’Italie. A Barcelone, Jacques Chirac a une nouvelle fois mis en garde ses partenaires contre une “vassalisation” de l’Europe dans le domaine spatial si Galileo n’était pas développé.

Un projet rentable à l’horizon 2011

” C’est un projet important pour l’avenir de l’Europe et son affirmation comme entité politique autonome et maîtresse de son devenir en toutes circonstances. Nous ne saurions en effet accepter une vassalisation de l’Europe en matière spatiale “, a souligné le Président français.” Nous devons naturellement coopérer avec les Etats-Unis, mais sur une base de réciprocité “, a-t-il toutefois estimé. Les Etats-Unis n’ont pas ménagé leurs pressions pour faire échec au projet de déploiement d’une trentaine de satellites permettant de localiser un objet ou un véhicule avec précision.Inquiets pour l’avenir de leur système GPS, dont l’Europe dépend actuellement et qui leur octroie une supériorité technologique sur le reste du monde, à l’exception de la Russie, les Etats-Unis se sont néanmoins dits prêts à engager des négociations avec la Commission européenne sur la compatibilité des deux systèmes.Le Royaume-Uni et les Pays-Bas, qui ne comprenaient pas pourquoi il fallait lancer un projet alors que le système américain est fourni gratuitement aux Alliés, avaient jusqu’à présent fait preuve de réticence envers ce projet.Ils tiraient prétexte des conclusions dune étude commandée au consultant PriceWaterhouseCoopers (PWC), qui insiste sur les incertitudes pesant sur les investissements privés, les Etats pouvant alors être contraints à accroître leur contribution.
Les pays favorables au projet ont toutefois souligné que le rapport coûts-bénéfices serait positif, des profits devant même être dégagés à partir de 2011.

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La rédaction (avec Reuters)