Alors que la notion d’intranet est née en 1995, il aura fallu attendre 2001 pour voir la plupart des offres de progiciels basculer réellement vers une architecture web. Et encore aujourd’hui, la grande majorité de la base installée reste en mode client-serveur.Il faut dire que les arguments en faveur du statu quo ne manquent pas. Tout d’abord, l’ergonomie du client lourd est bien difficile à conserver avec une interface HTML. D’ailleurs, certains éditeurs, comme SAP ou Baan, ont d’abord lancé des versions intranet fort décevantes du fait qu’elles se présentaient sous la forme d’un convertisseur HTML dynamique greffé sur le progiciel existant. Toutefois, les offres annoncées l’an dernier et cette année ?” voire avant, chez Peoplesoft et Oracle ?” proposent une ergonomie aussi riche que sous Windows. Par ailleurs, synonyme de tests fastidieux et de modification de certains paramètres, la migration d’une achitecture client-serveur vers le web n’est jamais totalement transparente, malgré ce qu’affirment parfois les éditeurs. Enfin, le passage au client léger qu’est le navigateur implique le report d’une partie des traitements sur les serveurs, dont il s’agit de gonfler la puissance.
Le navigateur, une interface plus familière
Pourtant, les raisons de passer à l’intranet se font de plus en plus pressantes. L’intérêt que représente le client de type navigateur en termes de déploiement et de gestion des PC ne date certes pas d’hier. Mais il est rendu crucial par la volonté de plus en plus marquée d’étendre les populations ciblées par le PGI ou la GRC pour dématérialiser la plupart des documents tels que notes de frais ou demandes d’achats. Dès lors, les problèmes d’ergonomie étant résolus, le navigateur web représente une interface utilisateur plus familière que les fenêtres Windows, dans lesquelles la navigation se révèle bien plus spécifique à chaque progiciel. Si le progiciel représente l’épine dorsale du système d’information de l’entreprise, l’offre de portail de son éditeur offrira en outre un accès global et personnalisé à chaque employé.
Les technologies multicouches s’imposent
Parallèlement, le support des technologies web est perçu comme un gage de pérennité. Il ne s’agit pas alors seulement de l’interface utilisateur, mais aussi et surtout de l’infrastructure. En effet, la migration vers le mode intranet passe de plus en plus par l’adoption d’une technologie multicouche, généralement basée aujourd’hui sur un serveur J2EE. C’est notamment le cas d’Oracle, de SAP et de Peoplesoft, avec une conversion qui sera toutefois progressive. Ainsi, le serveur de SAP cumule le support de J2EE et d’Abap (son architecture propriétaire), tandis que Peoplesoft couple un bon vieux moniteur transactionnel serveur Tuxedo à un serveur d’applications Weblogic ou Websphere, qui, pour l’instant, voit son rôle limité à l’interface utilisateur. Quelques rares éditeurs, comme Navision ou Sage, ont fait le choix de l’architecture Microsoft.Net. Qu’il s’agisse de J2EE ou de son concurrent, ces portages extrêmement lourds pour les éditeurs font apparaître une évidence : abandonner le client-serveur demandera autant de temps que, naguère, le mode centralisé.
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