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L’e-procurement, application stratégique de l’entreprise

La gestion électronique des achats dans les entreprises françaises se généralise. D’ici à quatre ans, ce sont ainsi 80 % des grandes entreprises qui pourraient utiliser un outil d’e-procurement. A la clé : une baisse des coûts et un gain de temps.

La chasse au gaspillage dans les entreprises françaises s’organise. Après une phase de démarrage initiée en 1995, l’e-procurement (achat électronique de biens ou de services) décolle dans l’Hexagone. Selon une étude du cabinet d’analystes Markess International, plus de 1,6 milliard d’euros seront ainsi dépensés en 2003 pour la mise en oeuvre de solutions d’e-procurement. Cela représentera 9 % de la dépense e-business des entreprises françaises cette année-là, contre environ 2 % en 2001.De son côté, l’institut Kearney Interactive, dans une étude de marché réalisée en début d’année pour la plate-forme d’e-procurement Avisium, estime qu’à l’horizon 2005, plus de 80 % des grandes entreprises et 60 % des PME-PMI utiliseront des outils d’e-procurement pour réaliser leurs achats de fonctionnement (hors production).

De nombreux acteurs accompagnent les entreprises

Plusieurs catégories d’acteurs sont impliquées dans les projets d’e-procurement, parfois de concert, en fonction des phases du projet. Pour 67 % des entreprises interrogées par Markess, il y a tout d’abord les éditeurs de logiciels spécialisés dans le commerce B-to-B : le binôme Commerce One et SAP en tête, suivi par Oracle, Ariba et PeopleSoft.Pour auditer et refondre leur processus d’achat, 56 % des entreprises ont fait appel à des sociétés de conseil, tandis que 50 % d’entre elles ont eu recours à des places de marché horizontales ou à des opérateurs spécialisés dans les achats. Sont notamment cités Hubwoo, Answork, CPG Market, Achatpro et Logic Achats.
Enfin, 39 % des entreprises ont utilisé les services d’intégrateurs et de SSII pour déployer la solution retenue avec l’existant.Les coûts cachés de mise en ?”uvre ne sont pas négligeables. L’étude révèle que 44 % des entreprises interrogées ont sous-estimé les dépenses liées à la conduite de leur projet. Plus d’un quart d’entre elles ont ainsi décelé des frais supplémentaires liés à la transformation de l’organisation de l’entreprise, nécessaire pour intégrer l’e-procurement.

Une baisse du coût de traitement des commandes

En tête des bénéfices perçus par les entreprises, figurent la baisse du coût de traitement des commandes, suivie par la diminution du nombre d’achats non stratégiques (mobilier, fournitures, etc.) et le gain de temps.La baisse globale des achats n’arrive qu’en onzième position selon les entreprises, alors qu’elle est l’un des éléments clés mis en avant par les éditeurs et prestataires de services.Le taux d’économie global, qui n’est pas quantifié dans l’étude de Markess, varie en fonction des types d’achats visés et du taux d’informatisation de la chaîne d’activité.Pour les achats non stratégiques, Kearney Interactive estime qu’un potentiel d’optimisation de 15 % du coût global est envisageable. Un tiers de ces économies proviendrait de l’utilisation de la mutualisation des volumes d’achat avec d’autres acteurs, surtout pour les entreprises moyennes et les PME.Markess International estime qu’en France l’e-procurement est désormais dans une phase d’essor. L’application est déjà perçue comme stratégique, si l’on en croit une étude mondiale de Deloitte Consulting. Huit entreprises sur dix citent en effet l’e-procurement comme une application critique ou très importante. Et plus de 90 % d’entre elles ont déjà implémenté une solution ou envisagent de le faire.

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Jean-Marc Gimenez