A quelques jours de l’ouverture, à Genève, du premier Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), s’il est un point sur lequel les pays du Sud ne semblent pas prêts à transiger, c’est bien la
reconnaissance officielle du concept de ‘ solidarité numérique ‘.Une évidence qu’est venu rappeler, aujourd’hui à Lyon, Abdoulaye Wade. Le Président de la République du Sénégal, également vice-président du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique),
s’exprimait dans le cadre du premier Sommet mondial des villes et des pouvoirs locaux sur la société de l’information.Pour que les bonnes intentions du SMSI ne restent pas lettre morte, Abdoulaye Wade a de nouveau plaidé pour la mise en place d’un ‘ fonds mondial de solidarité numérique ‘. Une
structure fondée sur les contributions volontaires des pouvoirs publics, des citoyens et du secteur privé, qui serait consacrée au rapprochement technologique des pays du Nord et du Sud.‘ Dans un premier temps, les Etats-Unis se sont montrés quelque peu réticents à ce projet, pensant qu’il s’agissait d’une nouvelle taxe ‘, a expliqué
Abdoulaye Wade. L’Europe, à ce stade des négociations, montre toujours une certaine opposition à la création de ce fonds, car Bruxelles estime qu’il existe déjà d’autres voies de financement de la fracture numérique.
La proposition semble acceptée dans son principe
‘ Mais si tout cela fonctionnait, nous n’aurions certainement pas besoin de nous réunir à Genève. Cela dit, il semble que la proposition soit d’ores et déjà acceptée dans son
principe ‘, constate le Président du Sénégal.Selon le Président sénégalais, le siège du fonds de solidarité numérique pourrait être situé à Genève. Dans un souci de transparence, chaque contributeur pourrait à tout moment vérifier, s’il le souhaite, les comptes de
l’organisation.’ La solidarité numérique est une action universelle qui touche les citoyens de tous les pays. Et ce concept repose sur une approche win-win, comme disent les Américains ‘, a ironisé
Abdoulaye Wade. En clair, il s’agit d’instituer un mécanisme basé sur le volontariat financier : les fonds émanant des pays riches seraient consacrés au développement des pays pauvres, les équipements achetés étant en très
grande partie acquis auprès des pays du Nord. Ce système existe déjà dans d’autres champs d’activité.Ainsi, comme l’a mentionné le sénateur-maire de Lyon, Gérard Colomb, un accord passé entre la Compagnie Générale des Eaux, la Lyonnaise des Eaux et la Ville de Lyon permet aujourd’hui, par exemple, de reverser, pour
tout mètre cube d’eau consommé, une somme dargent consacrée à l’assainissement dans les pays du Sud.Dans un monde où ‘ un million de villages ne disposent d’aucune possibilité de connexion à Internet ‘, où ‘ un milliard d’hommes vivent dans des
bidonvilles ‘ et où, comme l’indique le Président Wade, ‘ Manhattan compte plus de téléphones que l’ensemble de l’Afrique subsaharienne ‘, la tâche qui
attend les particpants au Sommet de Genève s’annonce titanesque.
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