Le portail ultime selon IBM

” Aucun autre éditeur ne peut rivaliser avec cette solution “, s’exclame, provocant, Gilles Lacombe, responsable marketing portail d’IBM France. De fait, la nouvelle offre d’IBM élargit considérablement la portée de WebSphere Portal Server (WPS), qui, de simple outil de création de portails et d’agrégation de contenu, devient un logiciel de travail de groupe et de gestion documentaire et de la connaissance. Cette nouvelle version est fondée sur plusieurs produits d’IBM, dont la K-station de Lotus et le logiciel de GED Content Manager.L’éditeur a pris soin de décliner cette solution en trois versions. À la base, WPS repose sur deux piliers : WebSphere, le serveur d’applications Java chargé d’exécuter les différents composants applicatifs du système, et DB2, la base de données destinée à stocker les préférences des utilisateurs (fenêtres affichées à l’écran, couleurs de fond, accès…).Premier étage de la fusée WPS, le WebSphere Portal Enable reprend peu ou prou les principaux dispositifs techniques de la précédente version de WPS, à savoir le moteur d’agrégation de contenu, ses connecteurs pour les annuaires LDAP de l’entreprise et un logiciel de filtrage et de formatage automatique du contenu selon les intérêts des utilisateurs et les possibilités d’affichage des périphériques clients. WSP Enable introduit un plus grand nombre de portlets, ces composants Java chargés des connexions avec des applications d’entreprise. IBM propose ainsi gratuitement pas moins d’une centaine de portlets pour extraire le contenu d’une base Oracle ou des référentiels de SAP R/3, PeopleSoft, Baan ou Siebel. Des connecteurs pour les logiciels de Business Objects, Cognos et d’autres devraient aussi être intégrés.

Une gamme harmonisée

Le deuxième étage de la fusée donne tout son sens à la nouvelle offre. La version Extend de WPS, qui n’est pas finalisée, intègre, entre autres, la K-station, le logiciel de travail de groupe et de gestion de la connaissance de Lotus. La K-station a été réécrite pour fonctionner à la fois avec WebSphere et Domino, la fusion des deux logiciels devant intervenir au cours du premier trimestre 2002.
” WebSphere Portal Server combine ainsi le meilleur des deux mondes, analyse Rich Bernardo, directeur du groupe gestion de la connaissance de Lotus. Nous combinons un logiciel de création de portails, qui n’est en fait rien d’autre qu’un middleware, et la K-station, une solution applicative prête à l’emploi. Ainsi, tout le monde y trouve son compte. “
Surtout IBM, qui, avec cette opération, harmonise sa gamme en supprimant l’un de ses deux portails. La K-station est aussi un logiciel très séduisant pour ses fonctions de hiérarchisation des documents, de travail de groupe et de messagerie instantanée, obtenues grâce aux logiciels QuickPlace et Sametime de Lotus.Dernier étage, la version Experience de WPS possède, outre les éléments précédents, Content Manager, capable d’archiver, de classer et de rechercher les documents de l’entreprise. Experience est en outre livrée avec un middleware pour se connecter aux systèmes de GED existants ainsi qu’à Tivoli Policy Director, un outil de sécurité contrôlant notamment les accès au système.Si séduisante soit-elle, cette version de WebSphere Portal Server arrive sur un marché bien encombré (voir tableau). Entre les portails spécialisés d’accès aux applications décisionnelles de GED et les outils de travail de groupe, il peut s’avérer difficile de trouver chaussure à son pied. L’offre d’IBM apparaît dès lors comme une solution globale réunissant travail de groupe et GED.Louis Fanchini, directeur général de Documentum, reconnaît que si certaines fonctions de Domino entrent en concurrence avec l’offre de Documentum, il n’a jamais été inquiété par Content Manager. “Nos relations avec IBM sont, de plus, très étroites, notamment avec l’intégration de portlets donnant accès à Documentum 4, la solution de GED.” Avec cette offre, IBM fournit une solution globale. “Un portail n’est qu’une plate-forme technique permettant de fédérer l’information des entreprises. Or, celles-ci ont maintenant l’habitude d’intégrer plusieurs solutions différentes pour ne garder que les meilleurs logiciels”, poursuit-il.

L’intégration a un prix

Sylvain Pavlowski, directeur des opérations Europe du sud de Plumtree, un éditeur de portails d’entreprise, est, pour sa part, plus caustique : “Bien sûr, IBM nous concurrence directement, mais pour moi, WebSphere Portal Server est surtout fait pour vendre de l’infrastructure, c’est à dire des machines, et des heures de développement. Il en faut pour fusionner tous les éléments disparates de cette offre.” Il est vrai que, côté prix, WPS n’est pas précisément bon marché. Il faut compter 60 370 euros ht (396 000 francs ht) par processeur pour WPS Enable, et 636 627 euros ht (4 176 000 francs ht) pour WPS Experience. De quoi y regarder à deux fois avant de s’engager.

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