Terra Networks, filiale à 66% de l’opérateur espagnol Telefonica, n’a pas désarmé. Son projet de fusion avec le hollandais KPN à peine tombé à l’eau, qu’il a procédé à l’acquisition de Lycos. Le montant de l’opéraiton est évalué à12,5 milliards de dollars, par échange d’actions.L’opération donnerait naissance à un géant de l’Internet baptisé Terra Lycos, présent à la fois sur le continent américain et en Europe, capable de concurrencer AOL et Yahoo. Le montant de la transaction est élevé, puisque l’espagnol accepte de payer l’action Lycos à près de 96 dollars, soit 90% de plus que le cours de l’action dans la semaine du 12 mai, date à laquelle la rumeur du rachat a commencé à circuler. Depuis cette date, le titre Lycos s’envole. Il a pris 17% au Nasdaq, tandis que Terra Networks n’augmentait que de 1,6%.Les premières négociations avaient buté sur des problèmes mineurs, comme la localisation du nouveau siège : Waltham dans le Massachussets, siège de Lycos, Madrid, siège de Terra Networks, New York ou Miami ? D’autres problèmes plus sérieux concernent la participation de Bertelsmann, partenaire à 50 % de Lycos dans Lycos Europe.Il restait enfin à clarifier les rôles de chacun. La nouvelle entitée devrait finalement être menée par Juan Villalonga, actuel dirigeant de Terra Networks, qui conservera le titre de président du conseil d’administration, tandis que Robert J. Davie, le pdg de Lycos conservera son titre. Il sera largement entouré par des membres de son équipe.Terra Networks n’a que partiellement réussi à exporter son modèle. Le portail hispanique et lusitanien s’est développé en Amérique Centrale et en Amérique du Sud, avec des sites desitnés au Nicaragua, au Guatemala, en Argentine et au Brésil. Dans le reste de l’Europe, il est toutefois inexistant. Et son projet de rapporchement avec KPN vient de capoter. Il lui reste enfin à percer sur le marché nord-américain.En revanche, Lycos a bien réussi son implantation européenne, notamment grâce à son accord avec Bertelsmann au sein de Lycos Europe. Ce dernier vient d’ailleurs d’entrer au Neuer Markt allemand. Pourtant, cela ne l’empêche pas d’être à la traîne derrière Yahoo et AOL.En quête de partenariats, Lycos a cherché à s’associer au câblo-opérateur USA Networks. Mais ses actionnaires, parmi lesquels CMGI (17% du capital), ont fait dérailler l’opération, au motif qu’accrocher une entreprise de la nouvelle économie avec un dinosaure de “l’ancienne économie”, comme USA Networks, était un mauvais pari.La nouvelle entitéTerra Lycos devra toutefois marier des cultures et des métiers forts différents. Un challenge difficile même à lheure de la mondialisation.
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