Il aura fallu un an à Vivendi Universal pour dominer le secteur du jeu en ligne. En décembre 2000, le numéro deux mondial de la communication donnait naissance à Flipside Europe. En février 2001, la nouvelle entité s’emparait de Uproar pour la modeste somme de 140 millions de dollars (contre une valorisation de 1,5 milliard de dollars à peine un an auparavant).En termes d’audience, le succès semble être au rendez-vous. En septembre 2001, le portail de jeux en ligne Flipside attirait 21,9 millions de visiteurs uniques par mois aux Etats-Unis, selon MMXI. En France, Flipside.fr enregistrait 1,4 million de visites par mois pour une durée moyenne de connexion de vingt-trois minutes, en novembre, selon Cybermétrie.La direction de Flipside Europe estime aussi avoir achevé la consolidation d’Uproar. Créé par une équipe issue des trois éditeurs de jeux PC (Blizzard, Sierra et Universal Interactive) du groupe Vivendi Universal, Flipside a quitté le giron de Vivendi Universal Publishing (VUP) pour celui de Vivendi Universal Net en 2001. Les productions de Flipside sont désormais complètement indépendantes de celles des trois éditeurs de jeux PC.En effet, Flipside a récupéré le studio de développement d’Uproar basé à Budapest. ” Notre objectif n’est pas de revenir vers Sierra ou un autre éditeur “, souligne Sébastien Olier, directeur marketing France de Flipside Europe.
Pas de modèle économique idéal
Flipside propose donc de développer un modèle alternatif à ceux des éditeurs de jeux vidéo. Ces derniers ont développé des portails s’adressant aux assidus d’un jeu vidéo phare. Il s’agit notamment des versions en ligne des jeux multijoueurs comme Ultima Online (Electronic Arts) ou Everquest (UbiSoft). Un marché de niche qui permet aux éditeurs de commercialiser des abonnements mensuels (60 francs par mois pour Everquest).Cependant, ce modèle a ses limites puisque les coûts de réalisation des jeux sont élevés (de 3,5 à 5 millions de francs pour Les Chroniques de la Lune noire), et, surtout, il suppose que les internautes disposent d’un accès Internet à haut débit.De son côté, Flipside se positionne en portail de jeu en ligne grand public multijoueur, ce qui lui permet d’attirer une large gamme d’annonceurs. D’ailleurs, le rachat d’Uproar a renforcé les positions de Flipside, qui a mécaniquement capté une part plus importante du marché publicitaire.Toutefois, cette stratégie ne suffira pas à rentabiliser Flipside. ” En 2001, nous enregistrerons une perte acceptable sur Flipside Europe, tandis que les Etats-Unis seront pratiquement à l’équilibre “, précise Sébastien Olier.De toute évidence, les estimations sont plus prudentes qu’en février lorsque Agnès Touraine, PDG de Vivendi Universal Publishing, affirmait : ” Flipside/Uproar sera à l’équilibre avant la fin de l’année [2001, NDLR]. “
Nouvelle plate-forme, nouveaux revenus…
En conséquence, Flipside prévoit de diversifier ses revenus en 2002. Tout d’abord, le portail de jeux en ligne fera cohabiter un modèle payant à côté de la formule gratuite. “Il s’agira de jeux en pay per play, ou alors dabonnements, annonce Sébastien Olier. Cependant, il faudra veiller à ce que les produits payants soient exclusifs. “Ensuite, les contenus gratuits seront enrichis. Flipside inaugurera sa nouvelle plate-forme de jeux en ligne au premier trimestre 2002. Elle hébergera une soixantaine de jeux contre une quarantaine actuellement. Fort de son succès, le jeu Wordox disposera à la même période de son propre site.Enfin, Flipside prévoit de commercialiser sa plate-forme de jeux auprès des diffuseurs, notamment les FAI. La société lancera un service de SMS surtaxé en France, dès que les opérateurs auront mis en place un système de reversement, ainsi que des services dans la télévision interactive.
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