Chaque année, le Port autonome de Nantes-Saint-Nazaire (PANSN) doit gérer quelque six mille mouvements de navires sur plus de soixante kilomètres le long de l’estuaire de la Loire. Ces nombreux déplacements génèrent un volume considérable d’informations, car tous impliquent soit une demande de place à quai, soit une demande de sortie. Or, toutes ces données intéressent non seulement la capitainerie, mais aussi d’autres corps de métier, comme les agents consignataires, la station de pilotage, le remorquage, le lamanage, la douane ou le service de répartition des personnels. Situés dans des locaux différents, tous doivent avoir accès aux mêmes informations au même moment. Jusque-là, la communication passait par le fax et le téléphone. “Mais l’information que nous traitons change en permanence, insiste Alain Tcheng, commandant du PANSN. Et, avec ces seuls outils de communication, elle se trouvait souvent désynchronisée. Deux corps de métier pouvaient très bien détenir des horaires différents pour l’arrivée d’un même bateau.” Pour résoudre ce type de conflits, la capitainerie du port subissait plus de cent mille coups de téléphone et cinquante mille fax par an ! Le PANSN décide donc de réaliser un extranet ouvert à l’ensemble des professionnels concernés, d’autant que tous étaient déjà équipés en micro-informatique et connexions Numéris. Ainsi na”t le projet Gimnaute (Gestion informatisée des mouvements de navires avec utilisation des technologies extranet). Gimnaute intègre les procédures existantes dans un workflow pour que les différents intervenants de la place portuaire traitent en temps réel toutes les demandes d’escale de navires grâce à une saisie assistée. L’agent saisit ou modifie sa demande directement depuis son poste de travail, et tous les professionnels de la place portuaire en prennent connaissance aussitôt. Il sait rapidement aussi comment l’escale a été traitée, puisque chaque acteur accuse réception et appose son visa électroniquement. Ainsi, tous ont une information unique et cohérente, en temps réel, horodatée. Ce qui ne laisse aucun doute sur sa validité.
De plus, une cartographie radar intégrée dans Gimnaute permet de suivre en temps réel l’état du trafic dans l’estuaire pour d’éventuelles prévisions. “Nous nous félicitons du choix de cet extranet, conclut Alain Tcheng. Car tous les participants potentiels se sont connectés beaucoup plus rapidement que prévu.” De fait, deux mois après l’ouverture du réseau, début février, 85 % des mouvements de navires sont traités par Gimnaute, et la totalité le sera fin mai. Quant au nombre d’appels téléphoniques à la capitainerie, il a diminué de 80 %…
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