En avril 2013, l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) avait publié 33 propositions pour lutter contre l’addiction aux jeux en ligne en soulignant que « le jeu problématique ne touchait qu’une minorité de joueurs ». Une minorité au sein de laquelle on trouve visiblement des joueurs de poker.
Ils ont des pratiques plus « à risque » que les autres joueurs en ligne, indique la première étude spécifique réalisée en France sur les joueurs de poker par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) et l’Observatoire des jeux (ODJ).
Selon cette étude, même si le poker en ligne s’essouffle, les joueurs de cartes sont plus assidus et jouent de manière quasi quotidienne (20,9 %) contre 10,9 % pour les autres joueurs en ligne (jeux de tirage et de grattage, paris sportifs et hippiques). Ils dépensent davantage : 778 euros par an en moyenne contre 627 euros pour les autres joueurs en ligne.
Un homme jeune, célibataire et diplômé
Si l’on considère les neuf critères du « jeu problématique », les joueurs de poker sont au-dessus des autres joueurs. Ainsi 42,7 % des joueurs de poker rejouent pour « se refaire » (26,8 % pour les autres joueurs) et 17,4 % d’entre eux misent plus d’argent que prévu (14,7 %).
La France n’est pas le seul pays où l’on commence à tirer la sonnette d’alarme. Ainsi en Espagne, des parlementaires socialistes ont déposé à la fin janvier une proposition non-législative visant à interdire les bonus, programmes de fidélité et autres incitations à jouer. Autant de procédés qui auraient tendance à accroître le potentiel addictif du poker en ligne.
Par ailleurs, cette étude dresse le portrait-robot du joueur de poker en ligne, un homme jeune, célibataire et plutôt diplômé. 66,4 % des joueurs de poker en ligne sont des hommes (56,4 % pour les autres joueurs). « Vivant majoritairement dans un environnement urbain », relève l’étude OFDT/ODJ, ils sont un peu plus nombreux (58,5 %) que les autres joueurs (52,5 %) à afficher un niveau d’éducation élevé (diplôme supérieur au bac). Plus de quatre joueurs de poker sur dix vivent seuls contre un tiers pour les autres joueurs. Un profil qui diffère légèrement du portrait robot du « simple» joueur en ligne établi par l’Arjel il y a un an environ.
On joue de plus en plus sur tablette et smartphone
Les joueurs de poker sont en outre beaucoup plus « nomades », puisque 23,8 % utilisent des tablettes ou des smartphones (16,7 % chez les autres joueurs). Pour l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), ils sont plus nombreux à utiliser un appareil mobile. Au quatrième trimestre 2013, elle a comptabilisé 31 % de joueurs de poker se servant d’une tablette ou d’un smartphone contre 27 % un an avant.
Enfin, près d’un quart des joueurs de poker (23,5 %) misent des sites illégaux contre 8,9 % pour les parieurs hippiques et 4,5 % pour les parieurs sportifs. Au début de ce mois de février, l’Arjel avait déjà souligné le départ des « gros joueurs de poker » ceux qui misent plus de 100 000 euros par trimestre) vers des sites étrangers, et donc illégaux en France, qui pratique une fiscalité plus avantageuse pour le joueur.
Le secteur des jeux en ligne compte actuellement 18 opérateurs agréés et le chiffre d’affaires de l’ensemble de ces jeux s’est élevé en 2013 à près de neuf milliards d’euros.
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