Facebook est déjà bien établi dans la réalité virtuelle avec sa filiale Oculus, mais le géant de l’internet a profité de sa conférence pour développeurs F8 pour dévoiler mardi sa nouvelle ambition : créer une plateforme de réalité augmentée grâce à la caméra que l’on retrouve dans son application mobile.
« Je croyais que la réalité augmentée allait arriver sur le marché grâce à des lunettes, mais ces appareils ne seront pas prêts comme on le souhaite avant cinq à dix ans », a expliqué sur scène le PDG de Facebook Mark Zuckerberg, décochant au passage une flèche vers Google, dont les Google Glass n’ont jamais atteint la popularité escomptée, et vers Microsoft, qui développe à l’heure actuelle le casque HoloLens.
Pour le fondateur de Facebook, même si l’aspect matériel de la réalité augmentée laisse encore à désirer, le coeur logiciel de cette technologie est déjà présent sur le marché, notamment sous la forme de jeux comme Pokémon Go ou d’effets et de filtres qu’on ajoute à des photos, que ce soit sur Facebook, Messenger ou Snapchat.
« Ce sont des outils primitifs, parce qu’on n’a pas encore accès à de meilleurs. Personne n’a créé de plate–forme pour la réalité augmentée, a-t-il souligné. C’est ce que nous faisons aujourd’hui. Nous allons faire de la caméra Facebook la première plateforme de réalité augmentée pour le grand public. »
Et il faut bien dire que les premières démonstrations présentées par Zuckerberg sur scène sont assez bluffantes, s’approchant de ce que propose Microsoft avec Hololens. Il a notamment expliqué que Facebook maîtrisait sur sa nouvelle plate-forme les technologies de “Cartographie et de localisation simultanées”. Et a ainsi montré qu’il serait bientôt possible d’ajouter des objets 3D à votre environnement quotidien. Vous avez une plante sur votre table ? L’intelligence artificielle la reconnaîtra et pourra par exemple la garnir de fleurs virtuelles. Si vous vous déplacez autour de la table, l’effet restera actif, la position de la table étant “mappée” par le logiciel. Vous pourrez également remplir votre cuisine d’eau virtuelle à partir d’une simple photo ! La démo des nouveaux effets est visible à partir de la 11 ème minute de la vidéo ci-dessous.
De nouveaux outils pour développeurs
Pour lancer la machine, Facebook a également présenté les deux premiers outils de sa plateforme Camera Effects, qui donneront l’occasion aux développeurs et aux artistes de créer leurs propres effets Facebook. Frame Studio est le plus simple des deux, et permet de dessiner un cadre qui peut être posé autour d’une photo ou d’une vidéo. Le plus intéressant est toutefois AR Studio, un logiciel polyvalent qui profite des outils d’intelligence artificielle développés par Facebook pour créer des filtres plus poussés, qui suivent les mouvements de la tête d’une personne et l’ouverture de sa bouche, par exemple.
Le logiciel permet d’élaborer des filtres complexes, qui requièrent des connaissances en programmation, mais aussi des plus simples, conçus sans aucune ligne de code.
« Notre but est de démocratiser l’utilisation les outils d’intelligence artificielle que nous avons développés pour permettre à tout le monde de créer des effets », explique Michael Slater, gestionnaire de produit chez Facebook.
AR Studio est offert en version bêta fermée seulement pour l’instant, et Facebook n’a toujours pas annoncé comment les développeurs pourront publier leurs effets, ni s’il sera possible de les commercialiser.
Un projet à long terme
La plateforme de réalité augmentée de Facebook est un projet à long terme pour l’entreprise, qui devrait évoluer au fil des ans. « Nous avons des technologies à venir pour plusieurs années », a confirmé Mark Zuckerberg, en présentant notamment des outils de reconnaissance de l’image qui pourront être utilisés par les développeurs pour créer les prochaines générations de filtres.
Pour le PDG, la caméra Facebook n’est d’ailleurs qu’une première étape pour la plateforme, qui pourra un jour fonctionner avec des lunettes ou des verres de contact, lorsque ces technologies seront enfin prêtes.
En optant pour une stratégie du genre, Facebook pourrait bien avoir le meilleur des deux mondes: une position de choix dans une industrie naissante, sans avoir la pression de créer une plateforme matérielle dès le début, comme c’est le cas avec Oculus et la réalité virtuelle.
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