01net. : Eric Besson présentait hier ses 154 mesures pour la France numérique de 2012. Trouvez-vous motif de satisfaction dans cette vaste entreprise de planification de l’économie
numérique ?
Catherine Barba :
Renaissance Numérique (1) a contribué activement, par le biais de ses groupes de travail, à l’élaboration du plan France numérique 2012. Et parmi les mesures annoncées, nous avons
plusieurs raisons d’être satisfaits. Cela concerne le haut débit pour tous à l’horizon 2012, le reconditionnement des ordinateurs pour les foyers défavorisés, afin de permettre à ces populations d’avoir accès à des machines à moindre prix, et enfin
tout le volet qui concerne la communication sur les nouvelles technologies et leurs usages. A ce titre, il est évidemment gratifiant d’avoir passé du temps à rédiger des propositions et de les voir aujourd’hui mises en ?”uvre.Reste la question du financement. N’est-ce pas là le véritable talon d’Achille de ce plan ?
Mon sentiment, c’est que ces mesures sont très intéressantes du point de vue de la communication. Mais je dirais que c’est de la poésie, même si ce n’est pas très gentil de dire cela. Car, quand on regarde les
‘ mathématiques ‘, c’est une autre affaire. Ces mesures, il va bien falloir les financer. L’accès à l’Internet haut-débit pour tous en 2012, cela coûte de l’argent. Or l’Etat est en faillite… Sur ce plan-là, je suis
assez sceptique. Partant de là, les membres de Renaissance numérique sont prêts à travailler avec l’Etat et ses équipes sur ces dossiers.Y a-t-il des questions que vous auriez aimé voir traitées plus avant ?
D’un point de vue de citoyenne, je ne peux que me réjouir de ces mesures, notamment celles sur l’e-exclusion et la lutte contre la fracture numérique. Ce sont des problématiques qui nous tiennent à c?”ur. D’un point de vue de chef
d’entreprise (2), je regrette que le gouvernement ne fasse pas plus de propositions pour favoriser l’éclosion d’un ‘ Google à la française ‘. La vraie question, c’est comment changer l’écosystème français pour
favoriser l’entreprenariat, pour que les universités puissent incuber des projets. Cela, on ne le retrouve pas tellement dans le plan France numérique 2012. Et pourtant c’est ce qui aurait été bien.(1) Renaissance numérique est un
‘ think tank ‘
regroupant les principaux acteurs de l’économie numérique en France. L’association prône l’équipement et la formation des foyers
défavorisés, l’intégration des NTIC dans l’enseignement scolaire, etc. Le 15 juillet dernier, Renaissance numérique remettait
un rapport de douze mesures
à Eric Besson pour réduire la fracture numérique.(2) Catherine Barba est fondatrice et présidente de Cashstore.fr.
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