Un démarrage laborieux
20 novembre 1985. Microsoft lance Windows 1. Steve Ballmer (voir vidéo ci-dessous) anime alors lui-même une publicité pour le nouvel OS, dans un style inimitable (oui, c’est bien Steve Ballmer…). La première version de Windows présentant de nombreux bugs, l’éditeur commercialise en fait directement la version 1.01.
Techniquement, il s’agit surtout d’une couche graphique ajoutée à MS-DOS. La navigation à la souris remplace ainsi les lignes de commandes. Les fenêtres d’applications ne se chevauchent pas encore et apparaissent simplement côte à côte. Il faudra attendre 1987 et Windows 2.0 pour que les fenêtres se superposent enfin.
Les deux premières versions de Windows sont de relatifs échecs commerciaux. De plus, Apple attaque Microsoft pour violation de la propriété intellectuelle au sujet notamment des fenêtres, mais aussi de la corbeille et des menus déroulants. Le procès durera jusqu’en 1993 et sera finalement gagné par Microsoft.
Bug et attaque en justice pour Windows 98
La première présentation de Windows 98 par Bill Gates est restée célèbre pour l’apparition surprise d’un écran bleu d’erreur en pleine démonstration sur CNN (vidéo ci-dessous) ! Puis, Windows 98 sera au cœur d’une bataille judiciaire. L’OS intègre par défaut le navigateur Internet Explorer 4, ce qui n’est pas du goût de Netscape, qui attaque Microsoft en justice, en 1998. Une vingtaine d’Etats américains jugent également l’intégration d’Internet Explorer contraire à la réglementation sur la concurrence. En 2001, un accord à l’amiable est conclu entre Microsoft et la justice américaine.
Windows épinglé par la Commission européenne
La justice européenne va également attaquer Microsoft pour abus de position dominante sur le marché des OS. Cette fois, c’est l’intégration de Windows Media Player au sein de Windows XP qui sera l’un des principaux griefs. Au mois de mars 2004, la Commission européenne condamne l’éditeur à une amende de 497 millions d’euros pour violation des règles sur la concurrence.
Microsoft doit notamment fournir une version de Windows débarrassée du lecteur multimédia, en plus des versions classiques. Il sortira Windows XP Edition N au même prix que la version complète. Sans surprise, ce système ne connaîtra aucun succès. Les constructeurs continueront surtout de proposer Windows avec Media Player.
Incompatibilité record pour le SP2 de XP
Attaqué pour les trop nombreuses failles de sécurité de Windows, Microsoft décide au début des années 2000 de prendre un virage sécuritaire. En août 2004, il publie le Service Pack 2 de Windows XP. Cette mise à jour renforce considérablement la sécurité du système d’exploitation en activant notamment le pare-feu par défaut.
La fermeture des ports réseau entraîne cependant une longue série de problèmes techniques, principalement dans les entreprises. A sa publication, l’installation de Windows XP SP2 provoque des dysfonctionnements avec plus de 200 logiciels du marché. Une cinquantaine cesse carrément de fonctionner.
Le système anticopie de Windows attise les critiques
Fatigué par le piratage de Windows, Microsoft renforce en 2005 la protection de son OS. L’éditeur déploie alors un nouveau dispositif, le Windows Genuine Advantage (WGA). Il permet d’authentifier volontairement sa copie de Windows. Pour inciter les utilisateurs, Microsoft va d’abord proposer des offres préférentielles.
Ensuite, WGA deviendra de plus en plus coercitif, avec notamment la fonction « Notifications », apparue en 2006. Elle affiche à l’écran des messages intempestifs du type : « Cette copie de Windows n’est pas originale. Vous devez être victime d’une contrefaçon de logiciel. » En 2006, ce système fait l’objet de poursuites judiciaires, car Microsoft l’a présenté comme une mise à jour prioritaire. Les procédures seront abandonnées en février 2010.
Vista, l’usine à gaz
En janvier 2007, Bill Gates présente Windows Vista comme le successeur de XP. Mais l’OS est truffé de bugs dont certains accaparent inutilement des ressources système. Le transfert de fichiers est par exemple jusqu’à trois fois plus long qu’avec Windows XP. Le nouvel OS s’écoule tout de même, grâce à la vente liée de Windows avec les nouveaux PC.
Mais Vista reste très impopulaire. En 2007, le patron d’Acer, Gianfranco Lanci, n’hésite pas à déclarer que le système d’exploitation de Microsoft « déçoit toute l’industrie ». L’adoption par les entreprises est très faible. De grands constructeurs de PC comme Lenovo vont continuer à proposer des ordinateurs équipés de Windows XP jusqu’en 2009, sous la forme de CD – pour migrer de Vista vers XP -, « downgrade CD ».
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