“Les statistiques, c’est comme les bikinis, ça donne des idées mais ça cache l’essentiel “, aimait à répéter Jacques Rueff, le conseiller économique de Charles de Gaulle au temps ou le politique primait sur le verdict des experts et des technocrates. Le débat actuel entre les économistes de tous bords aurait de quoi le ravir. Selon les bureaux d’études, les prévisions sur la croissance française oscillent entre 1 et… 2,7 %. Bercy a revu sa copie : le budget 2002 sera bâti sur une hypothèse de croissance de 2,25 % au lieu de 2, 5 %. Fort bien. Mais cette hypothèse fait fi des prévisions divergentes des conjoncturistes. Pour la société de Bourse Exane la probabilité dune croissance de 2,5 % “est de un pour mille” ! La prévision de cet établissement est de seulement 1 % contre 2,4 % pour Natexis Banques Populaires. La crise sonne le glas du comportement moutonnier des experts. Obligeant ainsi les politiques à ne compter que sur eux-mêmes.
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