Passer au contenu

Le PGI unique de Microsoft prend son temps

L’éditeur lisse la convergence de ses applications métier vers une infrastructure modulaire. Elle devrait être effective en 2008.

‘ Notre premier objectif est de ne pas laisser des acteurs comme SAP s’installer sur le marché des PME ‘, explique Jean-Christophe Dupuy, directeur marketing de la division Business Solutions de
Microsoft. Selon l’éditeur, les PME ne seront séduites que par des progiciels adaptés à leur métier, pour réduire les délais de mise en ?”uvre.La verticalisation est donc le nerf de la guerre. Microsoft la délègue aux intégrateurs et revendeurs à valeur ajoutée. Mais pour captiver un réseau de partenaires encore restreint, il doit proposer une infrastructure unifiée, avec des
briques modulaires, qu’ils pourront facilement intégrer et adapter.Annoncé il y a environ deux ans, le projet Green devait mettre un terme à l’hétérogénéité de la gamme d’applications métier en proposant une interface unifiée et un socle technique unique. Mais au big bang initialement
prévu, Microsoft vient de préférer une évolution en douceur, qui devrait prendre fin en 2008. Il veut se laisser le temps d’asseoir son offre sur l’interface WINFX de
Longhorn (prochaine version de Windows) et la nouvelle mouture de la base de données SQL Server (Yukon).

Un socle commun pour faciliter l’intégration

L’approche de Microsoft n’est pas forcément novatrice. Elle a déjà été retenue par Oracle et SAP. Eux aussi ont prévu un socle commun pour leurs offres respectives pour gagner en modularité, simplifier l’intégration
et favoriser la mutualisation des développements.Mais Oracle et SAP n’ont globalement que deux sources de technologies différentes à intégrer ?” respectivement, Peoplesoft à Oracle E-Business Suite, et BusinessOne à l’offre SAP. Or, chez Microsoft,
l’affaire prend d’autres proportions.

Convergence de cinq produits

Fruit du
rachat de deux sociétés
 ?” Great Plains en 2000 et Navision en 2002 ?”, la gamme d’applications métier de l’éditeur compte, en effet, cinq produits.
Seuls trois d’entre eux sont commercialisés en France : Navision, PGI pour PME de 20 à 100 personnes ; Axapta, PGI dimensionné pour des PME et filiales de grands comptes de 100 à 3 000 personnes ; et Microsoft
CRM, un outil de gestion de la relation client et des forces de vente ?” contrairement aux deux solutions précédentes, a été développé en interne sur .Net. Le projet Green prévoit d’unifier ces cinq produits dans une interface
commune très proche de celle d’Office et un socle technique reposant sur .Net, Longhorn, et capable d’exploiter les fonctions de SQL Server 2005 (CLR dans le moteur de la base, gestion du XML, etc.).En France, Navision et Axapta comptent, respectivement, environ 1100 et 100 clients. Microsoft CRM, produit sorti en mai 2004, totalise, lui aussi, 100 clients. Avec un chiffre d’affaires de 8 millions de dollars
en 2004, la division Business Solutions table sur une croissance de 75 % pour 2005. Pour y parvenir, elle a doublé ses effectifs en France.En effet, 43 personnes se consacrent, aujourd’hui, à la promotion de la gamme et, surtout, à la négociation de nouveaux partenariats. L’objectif visé : passer de 100 à 150 intégrateurs dans le courant de
l’année. Car le meilleur moyen d’atteindre la PME est encore de passer par le réseau indirect. Historiquement très présent auprès des PME, Microsoft dispose d’un réseau mieux adapté pour toucher cette frange des
entreprises.Mais Oracle et SAP ajustent leur réseau trop orienté grands comptes à leur nouvelle cible. La bataille s’annonce donc rude. ‘ Nous sommes clairement concurrents de SAP, Sage ou encore Oracle, reconnaît
Jean-Christophe Dupuy. Mais sur le seul secteur des PME et PMI. ‘

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Marie Varandat