C’était l’information du week-end dans le petit monde des smartphones. Andy Rubin, créateur d’Android, pourrait commercialiser un nouvel appareil cette année, sous la marque Essential. Positionné sur le haut de gamme, il utiliserait une dalle de 5,5 pouces, un dos en céramique et arborerait un design sans bords.
Voilà pour la partie matérielle, somme toute classique ou en tout cas proche des dernières évolutions du secteur. Le chapitre logiciel s’avère quant à lui certainement plus excitant. Selon Bloomberg, à l’origine de l’information, « il n’est pas clair que les appareils utilisent Android comme système d’exploitation ».
Un parcours qui donne des idées
Un comble pour le père de l’OS mobile racheté par Google en 2005 et dont il a conduit la destinée huit années durant. Pourtant Andy Rubin a fait beaucoup de chemin depuis. En 2013, il donne la garde de son bébé à Sundar Pichai pour aller s’occuper pendant à peine plus d’une année de la division robotique de Google.
Une fonction occupée peu de temps, mais qui lui donne vraisemblablement des idées concernant son futur. Dès 2014, il démissionne et crée alors Playground Global, un incubateur de start-up, dédié à l’intelligence artificielle, à la robotique et à la réalité augmentée. C’est dans le cadre de cette pépinière d’entreprises qu’il fonde la société Essential Products en novembre 2015, à l’origine de l’appareil qui pourrait être commercialisé cette année.
Miser sur l’intelligence artificielle plutôt que les applications
Il paraît difficile pour l’ingénieur de se passer de Google. Comment réussir à se faire une place sur le secteur haut de gamme – le tarif du smartphone Essential serait équivalent à celui d’un iPhone ou d’un Pixel – sans en proposer les mêmes avantages logiciels ? On connaît la difficulté pour un nouvel entrant de constituer un magasin d’applications digne de ce nom. L’exemple Windows Phone se suffit à lui-même.
Pour parvenir à convaincre les clients, il faudrait alors qu’Andy Rubin propose quelque chose de complètement différent, ou au moins de suffisamment singulier pour susciter la curiosité. Cela pourrait être possible grâce à l’approche globale que semble vouloir adopter Essential. Le smartphone ne serait finalement que le centre de services, basés sur des technologies d’intelligence artificielle, et autres objets connectés du quotidien.
Si cette stratégie est déjà revendiquée par d’autres – HomeKit chez Apple, Home chez Google – il reste encore tout à faire de ce marché naissant. Un nouvel entrant pourrait tout à fait s’y tailler une place bien plus facilement en proposant une gestion intelligente de ses objets connectés domestiques. « Les nouvelles plateformes apparaissent tous les dix à douze ans », déclarait Andy Rubin à une conférence de Bloomberg en juin 2016. Si l’on considère que la dernière en date est le smartphone, le timing semble parfait.
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