Dans un sprint, il ne faut pas partir trop vite. C’est pourtant ce que semble avoir fait le Pentium 4 d’Intel. Rappelons qu’à son lancement, en fin 2000,
la puce s’affichait à 1,4 GHz. Un an après, elle atteignait les 2 GHz, pour arriver à 3 GHz en novembre 2002.Il aura donc fallu moins de deux ans pour doubler sa fréquence. Du jamais vu dans l’industrie. Sauf que depuis, l’architecture s’essouffle. En huit mois, la puce n’a gagné que 200 malheureux mégahertz,
affichant 3,2 GHz en juin 2003.Aujourd’hui, un an a passé, et la fréquence stagne toujours, puisque le Pentium 4 le plus rapide plafonne à 3,6 GHz. Le bilan n’est donc pas glorieux. Que s’est-il passé ?
On est loin des 6 GHz attendus pour la fin 2004
Rappelons que l’hallucinante montée en fréquence du Pentium 4 est rendue possible grâce à son architecture Netburst, qui empile les instructions dans un immense pipeline à vingt étages. Intel avait ainsi fait la démonstration
d’un Pentium 4 à 4,3 GHz dès septembre 2003.Selon ses plans, la puce aurait dû atteindre les 6 GHz à la fin de l’année 2004. On en est loin, car l’architecture montre visiblement ses limites. Sans compter qu’elle se trouve confrontée à plusieurs
problèmes.Tout d’abord, avec les fréquences ahurissantes atteintes, la puce chauffe tellement que certains constructeurs doivent aujourd’hui recourir à un refroidissement à eau… comme pour les grands systèmes. Se posent
également les problèmes des goulets d’étranglement lorsque ni les mémoires, ni le bus ne peuvent suivre les montées en fréquence.
La mise à jour de l’architecture Netburst enterrée
Pour revenir dans la course, Intel a donc déchiré la feuille de route du Pentium 4 et est reparti d’une feuille blanche. Il a enterré la mise à jour de l’architecture Netburst, prévue pour 2005.A la place, il envisage une série de processeurs à double c?”ur. Si Intel reste très avare de détails, la rumeur assure qu’il s’agira de doubles c?”urs Pentium M, les mêmes que ceux du Pentium III. Un retour en
arrière en forme de désaveu pour le Pentium 4 et sa course à la fréquence.Reste à s’assurer que les utilisateurs ne confondent plus fréquence et performance. Après autant de battage sur les mégahertz, ce n’est pas gagné.
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