Olympus remet le couvert : après le lancement réussi, en juin dernier, de son compact à optiques interchangeables, le Pen EP-1, le constructeur nippon lance en cette fin d’année le Pen EP-2. Agréablement surprise par l’engouement suscité par sa première mouture au format Micro 4/3, la société d’optiques la joue très (trop ?) prudente et ne touche pas à un poil de ses fondamentaux.
Même boîtier, même capteur, mêmes caractéristiques techniques : de loin, on ne perçoit pas de changement. Il faut s’approcher de la bête pour constater l’arrivée d’une petite prise, sous la griffe du flash, servant à recevoir, comme chez son homologue le GF1 de Panasonic, un viseur électronique. Premières impressions après la présentation à la presse : ce viseur est bien meilleur que celui de Panasonic et sera livré dans la boîte. Ça, c’est pour le positif. Le négatif, c’est que les deux constructeurs ne se sont pas entendus pour un standard comme pour les optiques – les viseurs sont donc incompatibles – et que le prix d’achat du Pen EP-2 comprend le surcoût induit par la présence dudit viseur.
Outre ce viseur, la prise et la griffe peuvent aussi recevoir un module de connexion de micro au format jack 3,5 mm – un kit sera disponible dès le début de 2010. Olympus étant un grand nom des dictaphones, il s’agit ici d’un recyclage de technologie. Regret : pourquoi ne pas avoir intégré une prise jack directement sur l’appareil ? Il faudra donc choisir entre un viseur, une prise micro et un flash (le boîtier des Pen en est dépourvu).
Toujours sur le plan technique, on note un mode de mise au point avec suivi du sujet (AF Tracking) plus performant et une plus grande souplesse d’utilisation du mode vidéo HD 720 : on peut désormais faire varier le couple ouverture-vitesse, tout en sous ou en surexposant au moyen de la compensation d’exposition.
Dans les évolutions logicielles, on note l’apparition de deux nouveaux modes scène et d’un mode i-Intensity. Le premier, Modélisme, simule les flous obtenus avec les optiques à décentrement (tilt & shift), un rendu particulièrement efficace pour les clichés d’architecture. Le deuxième, Traitement croisé, est une adaptation numérique d’une particularité de l’argentique : le fait de traiter un film négatif avec les bains chimiques de films positifs et vice versa. Un procédé aux rendus, à l’époque, assez aléatoires, généralement plus contrastés et plus saturés. Pour des photos très Lomographie.
L’i-Intensity, quant, à lui est un « satureur » de sujet : il détecte automatiquement vote cible (une personne, par exemple) et sature légèrement ses couleurs tout en désaturant un peu le reste de l’image, mettant ainsi le sujet en valeur. Il reste désormais à voir si les effets sont maîtrisés et surtout s’ils sont au moins un peu paramétrables.
En dehors du boîtier lui-même, Olympus annonce la sortie de six nouvelles optiques Micro 4/3 d’ici à 2011, avec deux modèles prévus pour le premier semestre 2010 : un grand-angle 9-18 mm F4-5.6 (18-36 mm en équivalent 24 x 36) et un trans-standard 14-150 mm F4-5.6 (28-300 mm en équivalent 24 x 36). Pour la suite, Olympus développe un 20 mm F1.7 (40 mm), un 12 mm F2.8 (24 mm) et deux énigmatiques 70-300 mm (140-600 mm) et 40-150 mm (80-300 mm).
On le voit, peu d’évolutions majeures : le Pen EP-2 n’est qu’une version légèrement corrigée de l’EP-1. Mais, outre les améliorations éventuelles et les évolutions, la sortie rapide de ce nouveau modèle, couplée à celle de nouvelles optiques, nous renseigne sur le futur de ce format. Un futur qui s’annonce de plus en plus pérenne : Olympus annonce avoir le plus grand mal à satisfaire la demande, tellement celle-ci est forte, et Panasonic nous confiait, lors du Salon de la photographie, que le succès du Pen EP-1 avait dynamisé ses ventes d’appareils Micro 4/3 (G1 et GH1). Quant au parc d’optiques, actuellement limité à huit objectifs, il devrait atteindre dix-sept optiques, toutes marques confondues, à l’horizon 2011. Le format Micro 4/3 pourrait donc bel et bien devenir une niche viable. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Le Pen EP-2 sera disponible au mois de janvier 2010 : à 999 euros avec un 14-45 mm et à 1 099 euros avec le 17 mm. A chaque fois, le viseur électronique (VF-2) est livré dans la boîte. Une façon, sans doute, d’expliquer le prix élevé de l’engin.
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