La dimension mondiale du web n’aura échappé à personne. De fait les données sont éparpillées. Qu’à cela ne tienne, les Content Delivery Networks (CDN, ou réseaux de distribution de contenus) réduisent les distances et le temps d’accès qui séparent les utilisateurs des contenus. Comment ? En répliquant le contenu de sites web dans des serveurs cache répartis en différents points du globe.
Diffuser, mais aussi fouiner
Selon le Meta Group, le nombre d’entreprises utilisant des CDN pour l’accélération de leurs services sur le web a atteint 2 500 en 2001, soit une augmentation de 100 % sur un an. Si le chiffre de 14 000 entreprises utilisatrices est annoncé à l’horizon 2005, le cabinet d’études prévoit un ralentissement considérable de la croissance en 2002. Cause principale de cette tendance, la faillite de nombreuses dot-com particulièrement demandeuses de ce genre de services. En outre, la simple diffusion de contenus, fût-elle optimisée, ne suffit plus à séduire les entreprises. Celles-ci, dans un contexte de restriction budgétaire, attendent de la distribution qu’elle présente une valeur ajoutée. L’introduction du peer to peer (P to P) pourrait redonner un second souffle à ce marché en modifiant le rôle du CDN, qui se verrait attribuer une fonction d’indexation et de recherche de données.Le potentiel des réseaux de distribution de contenus en mode peer to peer réside dans leur faculté d’inclure dans la recherche d’informations des données non structurées. En marge des données issues des progiciels de gestion intégrés, des applications de gestion de la relation client et de gestion de la chaîne logistique, les données dites non structurées fourmillent dans les réseaux des entreprises. Non indexées dans les bases de données et les data warehouses (entrepôts de données), elles échappent à tout référencement. Au sein des postes clients, elles prennent la forme de mémos, courriers électroniques et autres documents bureautiques.Dans sa forme classique, le CDN n’a pas vocation à rendre disponibles ces données. Ce réseau centralise en un point ?” dans un serveur cache ?” la réplication de données provenant d’un autre site serveur. L’ambition des CDN P to P consiste justement à renverser le processus par le biais d’une architecture distribuée. Dorénavant, l’utilisateur est aussi le fournisseur de contenu.
Sur le modèle Napster
Le modèle se rapproche de celui de Napster : un CDN P to P autorise chaque utilisateur à accéder aux données hébergées sur chaque poste client. Lorsqu’il se connecte au réseau, le poste client est scruté et les données qu’il contient indexées par le serveur du CDN. Chaque client consulte ce serveur dynamique pour trouver des données, puis se connecte directement au poste client qui les héberge afin de les récupérer. Une variante du dispositif peut permettre à chaque client de créer un index de ses propres données afin de conserver un contrôle sur les informations mises à disposition sur le réseau.Ce marché souffre aujourd’hui d’une immaturité technologique. Il convient essentiellement de sécuriser les procédures d’accès aux données, d’authentifier les utilisateurs.Répondre à la question “qui accède à quoi ?” est un enjeu majeur. Le contrôle des données échangées, afin de s’assurer qu’elles ne véhiculent pas virus ou chevaux de Troie, en est un autre pour des sociétés axées jusqu’à présent sur de classiques procédures de stockage, réplication et répartition de charge. Toutefois, le Gartner Group estime que les CDN P to P seront dominants sur le marché de la gestion de contenus dans les cinq prochaines années. D’ici à 2003, 30 % des entreprises en seront équipées, estiment ses analystes. Les acteurs actuels ne seront peut-être plus là pour assister à cet avènement. Le secteur pourrait bien être pris en tenaille entre, d’une part, les grands acteurs du CDN, Akamai en tête et, d’autre part, les ténors du cache, tel qu’un Network Appliance, qui n’a qu’à modifier les logiciels de ses équipements pour proposer les mêmes services.
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