Le 1er février prochain, Jeff Papows ne sera officiellement plus président de Lotus, filiale à 100% d’IBM. Il vient de démissionner après sept années de bons et loyaux services passées chez Lotus, dont quatre à sa tête après avoir hérité du poste de PDG en 1995 (date du rachat de l’éditeur par Big Blue). Il sera remplacé par Al Zollar, en place chez IBM depuis vingt-trois ans et où il tenait dernièrement la fonction de directeur général de la division Network Computing Software.
Les hypothèses avancées pour expliquer ce départ sont nombreuses. A-t-on poussé Jeff Papows vers la sortie ? Probablement, au vu de la bataille engagée avec Microsoft, qui tournait ces derniers mois à l’avantage de la firme de Bill Gates. En septembre dernier, IDC indiquait qu’au cours du premier semestre 1999, Exchange, la messagerie de Microsoft, comptait environ 670 000 nouveaux utilisateurs de plus que Notes-Domino. Un repli qui survient à l’heure où l’ex-PDG de Lotus souffrait de plusieurs accusations. Le journal Wall Street a prouvé les inclinations au mensonge de Monsieur Papows. Lequel, après une prétendue enfance d’orphelin, vantait un passé teinté d’exploits héroïques dans le corps armé des marines américains en tant que pilote. Faux !
Pourtant, de telles allégations suffisent-elles à inciter un PDG à renoncer, alors que celui-ci est parvenu à faire passer le nombre d’utilisateurs de Lotus de 2,2 millions en 1995 à plus de 50 millions aujourd’hui ? Le patron de Lotus serait-il alors parti de son plein gré ? Là encore, plausible. Surtout lorsqu’on sait que Papows s’en va juste au moment où sa maison mère annonce une réorganisation de sa division logicielle. Celle-ci est désormais formée de cinq groupes : Technology Management (Tivoli…), Business Transformation and Integration (gamme MQ…), Information Leveraging (DB2 et décisionnel), Solutions and Integration (Java, XML…) et Organizational Effectiveness, dirigée par l’ex-président de Lotus.
Une question commune
Une restructuration qui démontre la volonté d’IBM de resserrer les liens avec ses filiales. “Lotus et Tivoli vont faire de plus en plus partie intégrante de la division logicielle d’IBM”, reconna”t Eric Ménaché, directeur marketing de cette division en France. Pour preuve, “la gestion des partenariats commerciaux sera maintenant commune”, ajoute-t-il. Une situation qui a pu frustrer Jeff Papows, habitué à mener sa barque en toute indépendance.
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