Le
site de Météo France passe au payant. Depuis une quinzaine de jours, il est impossible de connaître les prévisions météorologiques à plus de 24 heures sans s’acquitter d’une dîme.
L’internaute a le choix entre plusieurs formules : un paiement à la journée pour 0,56 euro, un abonnement mensuel de 3,9 euros, un abonnement annuel de 36 euros.Le passage au payant permet à l’entreprise publique d’harmoniser sa politique commerciale. L’internaute bénéficiait de prévisions gratuites, alors que l’utilisateur préférant le Minitel ou l’Audiotel payait pour des prestations
identiques.L’évolution du modèle économique permet également à Météo France de résoudre l’équation entre son statut d’entreprise publique et son activité commerciale. ‘ Nous désirons nous conformer à notre statut
d’entreprise publique, ayant à la fois une mission de service publique [alerte canicule, pollution de l’air, alerte sur les vagues de froids, etc., NDLR] et une activité commerciale. Si nos services restaient gratuits, nous
pourrions nous faire taxer de concurrence déloyale, en offrant un service que nous ferions financer par les contribuables, alors qu’il tient d’une activité commerciale ‘, commente Jean MacGrech, directeur de la communication
de Météo France.En effet, le budget annuel de 331 millions d’euros de l’entreprise est financé à 60 % par l’Etat et à 25 % par une redevance des compagnies aériennes. Le solde provient de la vente de prévisions aux entreprises et aux
médias. Lorsque l’activité commerciale est bénéficaire, Météo France reverse l’excédent à l’Etat.Sur ce dernier marché, Météo France n’a pas de monopole. L’évolution de son modèle économique a fait des émules au sein de la concurrence. Meteo Consult, une filiale de l’opérateur de services télécoms Prosodie, proposait jusqu’alors
des prévisions gratuites à cinq jours pour le grand public. Elle les dispense aujourd’hui via plusieurs formules payantes : 0,50 euro la journée, 3 euros l’abonnement mensuel ou 28 euros l’abonnement annuel par exemple.
Des prévisions gratuites mais moins précises sur les portails
‘ Depuis 1997, nous faisons payer nos services aux professionnels. Sur la partie grand public, nous ne pouvions pas continuer à être gratuit. Le modèle publicitaire n’est pas rémunérateur ‘,
explique Eric Mas, fondateur et directeur technique de
Meteo Consult. La vente de bannières ne représente, en effet, que 2 % du chiffre d’affaires de la société.Comme Meteo Consult, Météo France estime que le passage au payant entraînera une baisse de la fréquentation. D’autant que d’autres sites, les portails en particulier, comme Yahoo! ou Voilà, proposent de la météo gratuite :
‘ Les données gratuites viennent des USA. Elles n’ont pas le même niveau de précision que les nôtres ‘, estime Jean MacGrech. Un avis partagé par Eric Mas : ‘ Les
utilisateurs sont plus exigeants. Pour planifier leurs projets, ils ont besoin de précision à l’échelle départementale, voir communale ‘.Afin de séduire plus d’internautes, Meteo Consult n’hésite pas à garantir ses prévisions. Le site remboursera un internaute non satisfait : ‘ Nous sommes suffisamment sûrs de nos prévisions. Si un client
n’est pas satisfait, nous le rembourserons ou lui proposerons un mois dabonnement gratuit ‘, poursuit Eric Mas.Enfin, ceux qui ne veulent pas débourser un centime pour la météo auront toujours le choix de suivre les bulletins télévisés. Une autre alternative consiste à fréquenter le site de la
Chaîne Météo, qui propose encore gratuitement une carte de prévisions météorologiques pour la France entière.
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