Rebondissement dans l’affaire MtGox. Mark Karpelès, le fondateur français de cette plateforme d’échange entre Bitcoin et monnaie réelle, est actuellement interrogé par la police japonaise qui le soupçonne d’avoir détourné l’argent de ses clients.
La police avait déjà indiqué dès samedi qu’elle soupçonnait M. Karpelès d’avoir falsifié des données dans le système informatique de l’entreprise en 2013 pour créer artificiellement quelque 910.000 euros tandis que les médias japonais évoquaient sa possible implication dans la disparition de l’équivalent de 355 millions d’euros en bitcoins en 2014.
Les enquêteurs se penchent à présent également sur des allégations d’utilisation illégale de 1,1 milliard de yens (environ 8 millions d’euros) de dépôts de ses clients, ont rapporté la télévision publique NHK et le quotidien à grand tirage Yomiuri. Il aurait fait usage de cet argent à des fins personnelles et en aurait transféré une partie à ses autres sociétés, selon les médias.
Karpelès pourrait rester en détention pendant trois semaines
La police nippone devrait sur ce point procéder à une nouvelle arrestation formelle de M. Karpelès sur des soupçons de malversations financières dans le cadre de son activité professionnelle, a indiqué le Yomiuri en citant des sources policières. Le Français résidant au Japon a été conduit au parquet de Tokyo dimanche matin pour y être interrogé, a rapporté la télévision publique NHK.
Le système judiciaire japonais prévoit que la police peut maintenir en détention un suspect jusqu’à trois semaines sans mise en examen, période pendant laquelle elle est en mesure de mener d’intenses interrogatoires destinés à obtenir un aveu. M. Karpelès a démenti toutes les accusations à son encontre, selon les médias japonais. Il n’a pas été possible d’obtenir de déclarations de ses avocats dimanche. Avant son arrestation, il avait déclaré au quotidien des affaires Nikkei qu’il n’avait jamais détourné les fonds de ses clients et qu’il pensait toujours que des pirates extérieurs avaient volé des bitcoins pendant des années.
Les investisseurs, eux, lui ont demandé des explications. « Je le savais. Il me semblait vraiment étrange qu’ils aient tous disparu seulement du fait de pirates informatiques », a déclaré au Mainichi Shimbun un investisseur de 23 ans qui avait fait usage de la plateforme.
L’effondrement spectaculaire l’an dernier de MtGox, basée au Japon, après une série d’allégations de fraude avait entaché la réputation de cette monnaie virtuelle. MtGox constituait l’une des plateformes d’échange historiques de cette monnaie créée sur ordinateur en 2009 et qui avait vu sa valeur s’envoler de quelques cents à ses débuts jusqu’à plus de 1.000 dollars fin 2013 avant de refluer.
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