Il y a 30 ans, Jérôme Lindon [ancien directeur des Editions de Minuit, NDRL] s’est battu pour le livre unique, aujourd’hui, il faut se battre pour le lieu unique. Le lieu unique c’est la librairie, ce n’est pas la vente en ligne », déclarait ce mercredi 17 août Jean-Marc Roberts, patron des éditions Stock sur l’antenne d’Europe 1. Et de poursuivre : « La vente en ligne, je crois que c’est ce qui va peu à peu détourner le vrai lecteur de son libraire et donc de la littérature. »
Invité par Benjamin Petrover pour parler de la rentrée littéraire et de ses 650 nouveaux livres attendus, Jean-Marc Roberts s’en est pris directement à Internet, accusé de tuer le métier de libraire et plus globalement le livre. L’éditeur ne fait aucune différence entre la commercialisation légale sur les sites marchands, le téléchargement légal sur liseuse et le piratage. Tous concourent à la fin du livre, craint-il.
« Il y avait une rentrée du disque, qu’il y avait une rentrée du cinéma, on a oublié que ça existait. Mais le piratage, ces petites machines que l’on voit partout que l’on appelle “ordinateurs”, ont réussi à détruire ces moments très importants. J’espère que ça n’arrivera pas pour le livre. Je vous avoue mon inquiétude. Les libraires indépendants, les petits, les moyens, les grands aussi, sont en danger de mort », précise Jean-Marc Roberts.
Internet prend trop « de temps de cerveau »
Pire, Internet accapare les lecteurs : « Le temps de cerveau disponible est beaucoup moins important, et malheureusement que ce soit pour les radios, pour les éditeurs, pour les libraires, il y a tout un temps consacré à aller sur un blog, choper une info, un scoop, une rumeur qu’on a pas… les gens passent deux à trois heures quotidiennes de leur vie à faire ça et, pendant ce temps-là, ils ne lisent pas. » Comme si être adeptes des nouvelles technologies était incompatible avec l’amour de la littérature.
La rentrée littéraire par Europe1.fr
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