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Le patron de Free s’explique sur le rachat d’Alice

Free est sur le point de s’emparer d’Alice, le dernier ‘ petit ‘ FAI français. Une occasion en or pour le numéro 3 de l’ADSL, comme le souligne son DG, Maxime Lombardini.

C’est l’épilogue d’un
feuilleton de plusieurs mois :
Alice va passer aux mains de Free, qui a entamé des négociations exclusives pour racheter la filiale de Telecom Italia. Sauf tremblement de terre, le
troisième FAI français va donc absorber le quatrième pour… redevenir le deuxième, derrière le tout-puissant Orange et ses 49 % de parts de marché. Un jeu de chaises musicales qui relègue Neuf Cegetel, le grand rival de Free, à la
dernière place du podium de l’ADSL français en nombre d’abonnés.Créé en 2003, Alice était le dernier ‘ petit ‘ FAI national depuis le rachat de
Club-Internet et
AOL France par Neuf Cegetel. Plombée par les dettes avec un résultat opérationnel avant impôts de ?” 191 millions
d’euros en 2007, la filiale de Telecom Italia recèle toutefois une mine d’or : 954 000 clients au haut-débit (au 31 mars 2008). Du pain bénit pour un opérateur comme Free, qui peut ainsi atteindre les 4 millions d’abonnés,
soit près de 26 % de parts de marché. Free n’avait pourtant jamais procédé par acquisition pour accroître sa clientèle, du moins dans le secteur de l’ADSL.

‘ Il faut sauter dessus ‘

‘ Quand il y a une acquisition de ce type qui est possible, il faut sauter dessus. C’était la dernière du marché et c’est la plus grosse depuis l’origine sur les FAI ‘, a commenté sans
ambages Maxime Lombardini, le directeur général de Free, au micro de BFM (1) ce lundi 10 juin. Selon lui, devenir le numéro 2 du marché n’est pas, en soi, l’objectif principal de Free. La motivation de l’opérateur est bien plus
mathématique :
‘ Les télécoms, c’est une économie de frais fixes. Donc, quand vous rajoutez des abonnés, et de nombreux abonnés de qualité, vous améliorez le modèle ‘,
affirme
Maxime Lombardini.Ecouter l’intégralité de l’interview.


Et de ‘ nombreux abonnés de qualité ‘, ce sont autant de chances supplémentaires de développer sereinement de nouveaux
projets, comme la fibre optique (Free y aura investi 1 milliard d’euros d’ici à 2012), Wimax, téléphonie mobile…
Free est prêt à mettre jusqu’à 800 millions d’euros sur la table pour acquérir cette précieuse base d’abonnés.

100 % financé par la dette

‘ C’est un prix raisonnable ‘, estime Maxime Lombardini. Mais aussi une somme théorique maximale, que la filiale d’Iliad va maintenant s’évertuer à réduire en faisant jouer
‘ certaines clauses d’ajustement ‘. De toute façon, quel que soit le montant final, Free n’aura pas à débourser un centime en cash. ‘ L’opération sera financée à 100 % par la
dette ‘,
nous a précisé Thomas Reynaud, directeur financier et directeur du développement d’Iliad. Le bilan du FAI sera ainsi temporairement endetté, mais ‘ cette dette sera rapidement payée, grâce
aux synergies dégagées entre les deux sociétés ‘,
assure le directeur financier. Et suffisament rapidement pour ne pas gêner une éventuelle
nouvelle candidature, en 2009, à une licence de téléphonie mobile 3G.Synergies fiscales, coûts d’exploitation du réseau, coûts administratifs… Le rapprochement Free-Alice sera nécessairement source d’économies, y compris en matière de ressources humaines…
‘ Il y a
probablement quelques doublons, bien sûr… ‘
reconnaissait ce matin Maxime Lombardini sur BFM. Alice compte actuellement 1 400 salariés, dont le comité d’entreprise doit bientôt rendre un avis consultatif
sur le rachat. De même, les autorités de la concurrence doivent donner le feu vert à ce rapprochement, qui pourrait avoir lieu à la fin du troisième trimestre. Quant à la marque Alice, son sort n’est pas encore connu, ce qui laisse pour le moment
ses abonnés dans l’expectative.(1) BFM est une filiale de NextRadioTV (maison mère de 01net.).

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Julie de Meslon