“Le partitionnement est un mécanisme qui favorise la consolidation de serveurs”, explique Pascal Berton, directeur marketing serveurs Unix chez HP. Cette technique permet de créer, sur un même serveur, des partitions systèmes isolées les unes des autres, et sur lesquelles tournent différentes applications.Les constructeurs de serveurs vantent tous le mérite du partitionnement, mais leurs approches diffèrent. Certains optent pour un partitionnement physique (isolement matériel des ressources processeurs, mémoire et entrées-sorties), comme Sun, Unisys et l’ex-Compaq. D’autres, tel IBM, préfèrent le partitionnement logique ou logiciel (partitions gérées par un microcode ou par une couche logicielle). D’autres encore, à l’image de HP, tentent de prendre dans chacun des deux ce qu’il y a de mieux.Chez IBM, on argue que le partitionnement logique offre plus de souplesse, du fait d’une granularité plus fine et de sa capacité à partager certaines ressources entre les partitions. Pour Sun et HP, le partitionnement physique s’avère plus sécurisé : les partitions sont isolées les unes des autres de manière électrique. Toutefois, les différences entre les constructeurs ont tendance à se réduire. Selon le GartnerGroup, elles disparaîtront d’ici 2006.
Sun se démarque
Si IBM refuse tout partitionnement physique sur ses serveurs Unix et mainframe, Sun a, pour sa part, intégré dans le nouveau Solaris 9 une fonction de partitionnement logique, qui vise à offrir une plus grande granularité. Alors que, avec le partitionnement physique, le constructeur ne pouvait fournir une granularité inférieure à la carte bi ou quadriprocesseur, il est désormais possible de créer un domaine (le domaine est l’équivalent d’une partition chez Sun) de seulement un processeur, voire moins. Cette approche est semblable à celle des serveurs SuperDome, de HP, qui disposent de deux mécanismes de partitionnement : nPartitions (physique) et vPartitions (logique).Les différences, en matière de gestion des partitions, ont aussi tendance à s’amenuiser. Par sa nature, le partitionnement logiciel autorise plus facilement la réattribution dynamique des ressources. L’objectif étant de pouvoir reconfigurer les partitions à la volée – sans l’arrêt du système et des applications – pour leur allouer plus ou moins de ressources.Aujourd’hui, dans la gamme de serveurs d’IBM, seuls les mainframes zSeries offrent ce niveau de flexibilité. Le système Unix AIX5L, qui équipe les serveurs pSeries du constructeur, ne donne pas encore cette possibilité. Il faudra attendre la version 5.2 du système, prévue pour octobre. Chez HP, la gestion dynamique des partitions systèmes n’est possible qu’avec des partitions logicielles. Unisys, lui, travaille avec Microsoft pour modifier Windows 2000 Server, afin que celui-ci puisse supporter le partitionnement dynamique. Sun est donc le seul, pour le moment, à offrir une gestion dynamique de ressources isolées physiquement et logiquement.
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