C‘est un coup de jeune pour la démocratie. » Voilà ce que pense Valentin Villenave, trésorier du Parti pirate (1), des 2,06 % des suffrages glanés par sa formation au premier tour de l’élection législative, dans la 10e circonscription des Yvelines, laissée vacante par Christine Boutin. Le scrutin a eu lieu hier, dimanche 20 septembre 2009.
Maxime Rouquet, le candidat en lice du Parti pirate, arrive certes dernier des huit candidats en lice. Mais le score réalisé s’avère meilleur que prévu, même s’il est à relativiser vu la très faible participation de 22,7 % à peine. « Nous pensions faire un score beaucoup plus faible, du genre 0,2 ou 0,3 % des votes. Nous sommes les premiers surpris. D’autant que nous n’avons pas eu les moyens d’imprimer des tracts et des affiches. Notre campagne s’est limitée au Web et à deux réunions publiques », explique Valentin Villenave.
Le budget du Parti pirate n’était que de 1 000 euros, pour imprimer le nombre réglementaire de bulletins de vote. « Nous n’avons pas fait d’appel public aux dons. Nous tenions à savoir d’où venait l’argent. »
Pas de consigne de vote
Pour Valentin Villenave, ce bon score s’explique par le changement des mentalités et par la loi contre le téléchargement illégal, dite Hadopi, que le Parlement doit définitivement adopter cette semaine. « Nous n’avons pas eu besoin de faire campagne. Le gouvernement et les pro-Hadopi ont fait le travail. » Et d’ajouter : « Les gens sont plus concernés qu’il y a trois ans, lors de la loi Dadvsi. Et ce malgré l’information biaisée donnée par les grands médias, la télévision notamment. Mais la façon de s’informer a aussi changé, grâce au Web. »
Dans un communiqué, le Parti pirate considère que « le dimanche 20 septembre 2009, les citoyens ont pour la première fois pu s’exprimer clairement, par le suffrage universel, pour le respect de toutes les valeurs auxquelles la loi Hadopi porte atteinte et pour l’adaptation du code de la propriété intellectuelle à l’évolution de la société et des nouvelles technologies. »
Valentin Villenave indique qu’à la suite de son bon score, le Parti a été approché par d’autres formations, de façon officieuse. Mais aucune consigne de vote ne sera formulée. « Personne ne représente nos idées. » Au second tour, dimanche prochain, Jean-Frédéric Poisson (UMP) sera opposé à Anny Poursinoff (Europe Ecologie).
Les régionales en ligne de mire
Le Parti pirate, lui, réfléchit à la suite à donner à ce score. « Nous avons foncé pour cette 10e circonscription, où nous avions une petite implantation, grâce à notre candidat Maxime Rouquet. Se présenter à d’autres législatives partielles, comme la 12e circonscription des Yvelines, en octobre ? Nous n’y serons pas. Nous avons eu un petit débat là-dessus. Outre nos moyens financiers et humains limités, nous trouvons peu enthousiasmant de “parachuter” des candidats qui ne connaissent pas la vie locale. »
Le petit parti a néanmoins en ligne de mire les élections régionales de 2010 et aimerait être présent dans une ou deux régions. « Nous allons tout faire pour être présents. Mais ce n’est pas simple. L’obligation de la parité hommes-femmes pour les listes ne nous aide pas. Nous sommes 90 % d’hommes, vu les sujets techniques que nous couvrons. »
(1) Ou plus précisément un des partis pirates. Il existe en effet plusieurs formations qui revendiquent cette appellation dans l’Hexagone.
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