Le Parlement européen s’engage dans la protection de l’enfance sur Internet. Dans un texte présenté en première lecture par la député française Marielle de Sarnez (Alliance des démocrates et des libéraux), les parlementaires suggèrent à
la Commission de Bruxelles la création d’un numéro d’appel européen destiné à recevoir les plaintes concernant des sites ‘ préjudiciables ‘ et à informer sur les possibilités de filtrage, indique l’AFP.Selon ce rapport, il existerait 260 millions de pages à caractère pornographique sur le Web. Par ailleurs, le Parlement européen préconise la création d’une extension de nom de domaine sécurisé et réservé aux enfants,
‘ .kid ‘. Celle-ci serait contrôlée par une autorité indépendante.Enfin, d’un point de vue pédagogique, les eurodéputés recommandent, outre la formation et la sensibilisation indispensables du corps éducatif, le déploiement à grande échelle d’un enseignement spécifique d’Internet dès le plus jeune
âge, doublé de campagnes d’information comme la distribution de kits expliquant comment filtrer les courriels et les messages (chats, forums) indésirables.En France, les principaux fournisseurs d’accès à Internet (FAI) ont signé le 14 juin 2004 une charte de l’Afa
(association des fournisseurs d’accès et de service Internet) consacrée à la lutte contre certains contenus spécifiques. Dans son article 2.5, le document invitait les acteurs du
marché à proposer à leurs abonnés, en plus du logiciel gratuit Icra, une solution de contrôle parental, payante ou gratuite. Cette disposition fait également partie du label
Net + sûr que de nombreux FAI français apposent sur leur site Web.
Le contrôle parental devient un service commercial
A l’arrivée, le résultat est contrasté et parfois peu à même de susciter l’adhésion, à tout le moins financière, des internautes. Si quelques FAI comme AOL propose un contrôle parental pré-installé et compris, sans frais supplémentaire,
dans tous les forfaits, la plupart d’entre eux ont choisi de ranger cette fonction parmi les options payantes.Pour 9 euros par mois, Wanadoo intègre ainsi un contrôle parental dans son service ‘ sécurité ‘ aux côtés d’un antivirus-firewall pour PC et d’une assurance d’achat en ligne. Alice,
dans le cadre d’un partenariat avec l’éditeur Symantec, propose un contrôle parental avec Norton Internet Security, moyennant un abonnement mensuel de 6 euros.D’autres FAI, tel Club-Internet, ont choisi un logiciel spécifique et dédié. ‘ Le logiciel que nous avons retenu,
OpteNet,
filtre les URL en six langues (français, allemand, portugais, italien, anglais, espagnol). Il interroge à partir du poste client une base de données dont la liste noire
(black list) est réactualisée en permanence ‘, explique Romain Duallé, directeur des services et des innovations chez Club-Internet. Coût de l’opération pour l’abonné, 45 euros par an.Chez Noos, le contrôle parental est disponible pour 2 euros par mois. Quant à Free, seul fournisseur important à ne pas être membre de l’Afa, son site Internet renvoie le visiteur vers les solutions techniques listées par la très
officielle Délégation aux usages de l’Internet.Outre les spécifications techniques d’usage, il existe également des sites conçus spécialement pour les enfants notamment le
‘ code du Web ‘ développé par AOL. Un exemple qu’Alice devrait suivre très prochainement avec la mise en ligne d’un ‘ portail enfant ‘ aux
contenus entièrement sécurisés.Si en matière de contrôle parental, la gratuité est l’exception qui confirme la règle, la manne financière dégagée par la commercialisation de ce type de service ne semble pas pour autant très importante. ‘ Toute
bonne solution a une valeur ‘, justifie en ch?”ur les FAI. ‘ Ce marché n’est pas encore significatif, indique-t-on chez Club-Internet. Si le c?”ur
de cible concerne près de 15% de notre parc d’abonnés, la diffusion du service ne dépassent pas aujourdhui quelques milliers de foyers. ‘
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