La société d’études Benchmark Portal s’est amusée à envoyer un courriel à trois cents grandes entreprises nord-américaines : elle se faisait passer pour un gros client prêt à acheter très vite un produit très
cher de la société.Résultats surprenants : 41 % des entreprises n’ont carrément pas répondu ; 39 % seulement ont réagi dans les vingt-quatre heures ; 15 % ont envoyé un accusé de réception ?” qui reste quand
même l’opération la plus simple pour prendre langue ; et, finalement, seules 17 % ont donné une réponse satisfaisante.Au passage, 6 % de ces grandes entreprises ne proposent aucun contact e-mail ! C’est l’une des multiples formes de ce que le
cabinet Deloitte appelle ‘ le paradoxe de l’innovation ‘1 : oui aux nouveautés, non au changement des mentalités.Dans l’enquête Deloitte, les industriels réussissent un étonnant tour de force : ils sont capables de citer le lancement de nouveaux produits comme le facteur clé de croissance et, en même temps, de placer le soutien à
l’innovation en fin de liste de leurs priorités.Que l’on me fabrique des nouveautés, dit le patron, mais surtout que ça ne me coûte pas trop cher ! La conséquence est connue : 70 % des lancements de nouveaux produits échouent, alors que ceux-ci sont censés
représenter dans l’industrie 35 % du chiffre d’affaires en 2006, contre 21 % en 1988.On cite aussi couramment le chiffre suivant, repris par Deloitte : les produits assurant 70 % des ventes actuelles seront obsolètes en 2010 ! Les technologies de l’information entrent malheureusement dans cette
catégorie des ressources que tout le monde juge indispensables à la croissance, mais que peu de gens acceptent de financer à leur juste prix.Décidément, l’informatique ‘ alliance incongrue d’une science inexacte et d’une activité humaine, donc faillible ‘, comme le dit l’humoriste, n’est pas
vraiment un problème technique !* Directeur de la rédaction de 01 Informatique(*) ‘ Mastering Innovation ‘
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.