Ses posts ne manquent jamais d’humour, même si tout est bien à prendre au sérieux sur le profil LinkedIn de Ryan Reynolds. Depuis un an, le célèbre acteur de Deadpool alimente son compte sur le réseau social professionnel avec soin et intérêt, pour des raisons partagées par de plus en plus de célébrités. « Je suis actuellement en congé sabbatique pour passer du temps avec ma famille et essayer d’être un professionnel de 9 à 5 », peut-on lire sur sa biographie qu’il a lui-même remplie.
LinkedIn ne cesse donc de s’ouvrir à un nouveau monde, loin de ce qu’il avait l’habitude, même si on rattache toujours la plateforme à ses codes spécifiques, sur lesquels Ryan Reynolds aime justement jouer se donner un air cool. « Promis, je ne suis pas en train d’écrire un e-book… du moins pas encore », écrivait-il. Un clin d’oeil qu’il faisait aussi en évoquant sa carrière : « j’ai construit ce que le Wall Street Journal a récemment appelé ‘un empire commercial’. J’essaie toujours de comprendre ce qu’ils entendent par là. »
Pourquoi une aussi grosse star préfère-t-elle alimenter son compte LinkedIn aux 2 millions d’abonnés plutôt que son compte Instagram qui en compte vingt fois plus ? La stratégie de Ryan Reynolds illustre une tendance grandissante chez les célébrités et qui pourrait grandement aider la plateforme à l’ombre de Twitter quand il est question de faire de grosses annonces et de s’adresser à sa communauté au quotidien.
« Les athlètes professionnels peuvent parler de choses qui ne concernent pas leurs performances sur le court ou sur le terrain. Ils sont traités comme des penseurs d’affaires, ce qu’ils adorent », tentait d’expliquer le cadre de LinkedIn Daniel Roth, face à cette nouvelle tendance qui touche aussi les stars du sport. Ryan Reynolds vient du cinéma, mais s’est largement tourné vers les affaires. Sur LinkedIn, il ne se qualifiait d’ailleurs plus que d’acteur « à temps partiel ».
En novembre 2020, il est devenu le co-propriétaire du club Wrexham AFC, en plus d’être déjà le le copropriétaire de Mint Mobile, d’Aviation American Gin, le co-fondateur de The Creative Ladder et le responsable créatif de MNTN.
Intégrer LinkedIn, et jouer de ses codes
La frustration des utilisateurs de Twitter depuis son acquisition par Elon Musk a certainement influencé la tendance de LinkedIn, même si la migration des célébrités se constate d’avant.
Des attitudes et des propos hérités d’Instagram et de Twitter se retrouvent ainsi sur la plateforme : à l’exemple de Richard Branson, patron de Virgin et astronaute qui commentait le post de Ryan Reynolds par la mention « follow for follow ? », une expression populaire sur la toile pour inviter à s’entraider dans le but d’élargir sa base d’abonnés.
Pour ainsi dire, sur LinkedIn, les célébrités ne possèdent pas la même casquette. Elles sont prises plus au sérieux et elles peuvent profiter d’un terrain vierge, où toute personnalité dépassant les 100 000 abonnés devient un mastodonte. Là où Instagram, TikTok et Twitter ont fait naître énormément de people du monde de l’influence, LinkedIn reste cette maison sans lumière dans la fête du quartier des médias sociaux, grande ouverte à qui osera en passer le portail.
C’est en même temps l’occasion de privilégier ce que l’on fait plutôt que qui l’on est, et redevenir des personnes inspirantes et motivantes pour des raisons plus tangibles que le simple fait de partager son quotidien. Car LinkedIn est aussi ce réseau social plus populaire, plus modeste – l’occasion de se racheter une forme de proximité alors que « les célébrités sont devenues plus banales tandis que les soi-disant gens ordinaires sont devenus plus glamour », analysait Jenna Drenten, professeure agrégée de marketing à la Quinlan School of Business de Chicago, dans les pages du Financial Times.
Le plus connu des Youtubeurs et véritable businessman Jimmy (’MrBeast’) Donaldson s’est, lui aussi, approprié le réseau social. Malgré une fortune personnelle (revendiquée) passée de 25 à 500 millions de dollars en un an à peine, et une chaîne YouTube devenue la plus suivie au monde avec 165 millions d’abonnés, il y voit aussi un intérêt à peser sur LinkedIn.
Du côté des chefs d’État, le cap n’est pas encore passé, mais l’intérêt est fort. Même si des personnalités comme Barack Obama ou Joe Biden et la plupart des dirigeants européens ne sont pas présents, Emmanuel Macron l’utilise bel et bien, et son compte tutoie les 3 millions d’abonnés.
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