Alphabet, la maison de Google, vient d’annoncer la création d’une nouvelle entité, Intrinsic. Elle se concentrera sur la création de logiciel pour les robots industriels, et rejoint donc d’autres structures déjà existantes, comme Waymo, pour les voitures autonomes, Wing, pour la livraison par drone, ou encore Verily, pour la santé et les biotechnologies.
Déverrouiller, démocratiser
Intrinsic est relativement mystérieuse pour l’heure, même si elle est le fruit d’une incubation de cinq ans et demi au sein de X, le laboratoire « secret » de Google. On ne connaît ni ses éventuels clients, ni son positionnement exact. Néanmoins, sa P.D.-G., Wendy Tan White, s’est fendue d’un communiqué où elle explique l’ambition générale de sa société. Etablissant un parallèle avec ses expériences précédentes, au sein desquelles elle a notamment contribué à démocratiser les outils de création de sites Web.
A l’en croire, Intrinsic se place dans cette même lignée pionnière, destinée à ouvrir la voie et faciliter la tâche de ceux qui veulent adopter la technologie : « Intrinsic travaille à déverrouiller le potentiel créatif et économique de l’industrie robotique pour des millions de sociétés, entrepreneurs et développeurs », écrit-elle.
L’objectif est de faciliter l’utilisation des robots, d’aider à leur programmation. « Nous développons des outils logiciels conçus pour rendre les robots industriels plus faciles à utiliser, moins chers et plus simples à adapter, afin de davantage de personnes puissent les utiliser pour fabriquer de nouveaux produits, créer de nouveaux marchés et services. »
Des enjeux sociétaux, écologiques… et de l’IA
Derrière l’enjeu robotique, on pressent également des enjeux géopolitiques, quand Wendy Tan White explique qu’actuellement seulement dix pays fabriquent 70% des biens dans le monde. Il y a donc un enjeu de réindustrialisation locale pour réduire les dépenses économiques, et écologiques également, afin d’éviter la pollution due aux transports de marchandises à travers le monde.
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Mais même dans des pays fortement industrialisés, il semble qu’il y ait une pénurie de main d’œuvre qualifiée – les Etats-Unis verraient ainsi 2,1 millions de postes non pourvus d’ici 2030.
Evidemment, Intrinsic ne serait pas une société issue de la galaxie Google si elle ne cherchait pas à utiliser le savoir-faire du géant en matière d’intelligence artificielle. Ainsi, la jeune société capitalise déjà sur plusieurs années de recherches, au cours desquelles les chercheurs ont « exploré des moyens de donner à des robots la capacité de sentir, d’apprendre ou d’automatiquement ajuster leurs actions quand ils effectuent des tâches ».
Intrisinc travaille avec d’autres équipes d’Alphabet, et des partenaires industriels. Ses scientifiques ont ainsi testé des logiciels qui utilises des techniques de perception automatique, d’apprentissage profond, d’apprentissage renforcé, de planification de mouvements, ou encore de simulation.
Une instance d’apprentissage de deux heures à consister à faire en sorte qu’un robot arrive brancher des clés USB, ce qui aurait pris « des centaines d’heures à programmer », explique Wendy Tan White.
L’IA et le logiciel sont une fois encore utilisés comme un levier pour gagner du temps, réduire les coûts et la complexité requise pour utiliser ce genre de robots.
Loin des robots de Boston Dynamics, revendus en juin 2017, Intrinsic est la concrétisation de la stratégie de Google de faire des robots… utiles. La société n’est plus un projet fou, un moonshot, mais bien une structure qui devra s’avérer rentable. Elle cherche donc des partenaires dans le monde automobile, dans l’électronique, la santé. C’est pour quoi Intrinsic recrute. Le but était de viser la Lune, maintenant, il va falloir la décrocher.
Source : X Lab
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