Une introduction dans la moitié haute de la fourchette (à 10,5 euros ou 68,9 francs), une offre sursouscrite trois fois par les ” zinzins ” (investisseurs) et presque cinq fois par les particuliers, une succession de hausses du titre l’amenant à franchir la barre des 11 euros. L’avènement de Millimages sur le Nouveau Marché parisien est incontestablement un succès. La société fondée par Roch Lener, qui a levé environ 16 millions d’euros, est valorisée quelque 80 millions d’euros. Soit plus de deux fois et demi le chiffre d’affaires 2001, et deux fois celui de 2002.
Il est vrai que, du fait de son activité (une série d’animations se produit sur un cycle de 18 mois), la visibilité de Millimages est particulièrement bonne. Le résultat courant est prévu à 830 000 euros en 2001 (avant impôt), après 680 000 l’an dernier. Puis à 1,23 million et 1,89 million en 2002 et 2003. La société met aussi en avant, à l’instar de Carrère, dont l’arrivée sur le Marché suit de près celle de Millimages, la bonne santé structurelle de l’animation, marché bénéficiant de la multiplication des chaînes de télévision et d’une pénurie d’images à destination du jeune public. Sur ce secteur dynamique, les producteurs français bénéficient en outre d’aides à la création.
Bien vu aux États-Unis
Millimages est enfin l’un des rares animateurs européens à avoir su distribuer ses productions aux États-Unis, y compris sur les networks qui comptent dans l’univers du dessin animé (Cartoon Network, Disney, Fox). Tous ces bons points, pourtant, ne garantissaient pas le succès d’une opération qui avait valeur de test pour beaucoup de professionnels.” Je n’étais pas soucieux pour Carrère, qui dispose d’une surface financière importante. Mais le succès de Millimages est très intéressant. Je crois que les investisseurs ont bien noté la particularité du groupe, qui est d’intégrer l’ensemble de la chaîne de fabrication, ce qui l’assure de garder des droits majoritaires sur son catalogue. Mais c’est l’attrait du prix qui fait aujourd’hui la différence. Les opérateurs ont les yeux rivés sur les plus-values aisées“, estime un analyste. La société de Bourse Oddo Pinatton, qui pilotait l’introduction, chiffre la valeur du producteur français à 13,53 euros par action, soit un potentiel d’appréciation de près de 30 % sur le prix d’introduction.Le marché mise aussi sur la concentration d’un secteur morcelé sur le plan européen. Le PDG de Millimages, lui-même, ne fait pas mystère de sa volonté de participer, comme acquéreur, à ce mouvement.
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