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Le Nord-Est soigne son multimédia

Une reconversion réussie dans les NTIC dynamise les recrutements. La conduite de projets pour les agences web mène la danse.

Les spécificités ne manquent pas pour définir le nord. Sa forte densité de population en est une. C’est également la deuxième région universitaire après l’Ile-de-France. Enfin, fruit d’une reconversion réussie, la région s’est donné des allures de pôle d’excellence dans les NTIC : internet, numérique, multimédia. Les formations pointues s’y développent (Ecole nouvelle d’ingénieurs en communication, mastère de marketing direct et commerce électronique à l’ESC Lille, SupInfoCom, etc. ). Les entreprises de la VPC y travaillent leurs projets de commerce électronique ; des petites agences web y voient le jour ; une grosse SSII comme Atos y a sa division multimédia (quatre cent cinquante personnes). Ces initiatives ne pouvaient qu’influer sur le recrutement. Après avoir intégré plus de cent cinquante nouveaux collaborateurs en 2000, Atos Multimedia, l’un des plus gros recruteurs de la région, affiche un plan de deux cent cinquante embauches pour 2001 (ingénieurs d’études, ingénieurs recherche et développement, systèmes et réseaux, bases de données, architectes logiciels). Les petites SSII dédiées au net sont moins gourmandes (de six à sept recrutements par an en moyenne). Mais elles sont dynamiques et souvent originales dans leurs projets : Golden Eyes à Roubaix pour les jeux destinés à être implantés sur les sites internet de ses clients ; Ginfap à Valenciennes pour les CD-ROM éducatifs dédiés à la production-robotique.

Des profils pour le commerce électronique

Le renforcement de l’étiquette multimédia de la région se traduit également par une évolution des profils à pourvoir. L’Institut Informatique et Entreprise (IIE), émanation de la chambre de commerce et d’industrie de Valen- ciennes et la plus importante école informatique du Nord avec deux cent quinze étudiants, note que, depuis trois ans, les demandes des entreprises sont en augmentation en matière de développeurs web, Java, XML, architectures du net (20 %), et de chefs de projets (de 20 à 30 %). Cette dernière catégorie est à mettre en relation avec le développement des petites agences web et des projets de commerce électronique nécessitant des profils à double casquette (communication/marketing et techniques liées à internet).La source de ces recrutements ne semble pas près de se tarir. L’IIE confirme que 70 % de ses étudiants trouvent à s’employer dans la région -nord de la France stricto sensu ou par-delà les frontières -, dont 18 % au Benelux. Quant à l’Apec Nord-Pas-de-Calais-Picardie, tous types de technologies et profils confondus, elle enregistrait déjà 398 offres pour le mois de janvier, représentant plus de huit cents postes à pourvoir.A l’Est, en revanche, les pers-pectives sont nettement moins ouvertes. Selon les chiffres de l’Apec, en Alsace, sur 2 400 offres d’emploi, seuls 15 % concernent les postes informatiques quand la moyenne nationale dépasse largement les 25 %. Cette proportion tombe à 5 % dans la région Bourgogne-Franche-Comté, prise en étau entre Paris et Lyon.

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Annick Le Berre