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Le Netra T1 de Sun est adapté aux fermes de serveurs web

Sun a privilégié la facilité d’exploitation au détriment de l’évolutivité. La fréquence du processeur pénalise le traitement des pages dynamiques.

Si l’on devait retenir la caractéristique majeure du Netra T1 de Sun, ce serait sa compacité : d’une profondeur inférieure à la moyenne (49,5 cm au lieu de 60 cm), ce serveur se révèle particulièrement adapté à l’exploitation en armoire 19 pouces. Exploitant un processeur UltraSPARC IIe version 9 (500 MHz) et fonctionnant avec le système maison Sun Solaris 8, le Netra T1 permet une circulation de l’air efficace à l’arrière de l’armoire pour refroidir l’ensemble. Ce refroidissement est d’ailleurs nécessaire car, en dépit d’une consommation assez faible (de 54 à 60 W lorsqu’il sert 96 pages web simultanément), la température mesurée sur le capot (27,6?’ C) après une heure de fonctionnement est aussi élevée que celle d’autres serveurs de cette catégorie pourtant équipés de processeurs Pentium à fréquences plus élevées (entre 26 et 29?’ C).

Un service de pages statiques d’une rapidité satisfaisante

Les avantages liés à la compacité du Netra T1 ne s’arrêtent pas là. En concevant ce modèle, Sun a évidemment pensé aux fermes de serveurs web et aux problèmes d’administration et de maintenance qu’elles entraînent. Le Netra T1 dispose, par exemple, d’une fonction de redémarrage automatique fondée sur la surveillance du système d’exploitation et des principaux composants. Dès qu’une défaillance apparaît, le serveur exécute seul sa réinitialisation. Autre exemple, Sun a prévu un indicateur lumineux en façade, que l’on peut faire clignoter depuis le logiciel centralisé d’administration, afin d’identifier plus facilement le serveur sur lequel on veut intervenir physiquement. En plus des fonctions classiques de gestion de parc, Lights Out, le logiciel d’administration, apporte quelques fonctions intéressantes, comme la mise à jour du système d’exploitation, ou la possibilité d’arrêter à distance une application ou un processus. En termes de performances, le Netra T1 réussit honorablement nos tests de rapidité qui portaient sur le service de pages web statiques (96 clients chargent 300 pages d’un site web composé de pages HTML). Il bénéficie d’une architecture de stockage SCSI Ultra-3 bien conçue (deux disques de 18 Go à 10 000 tr/min échan- geables à chaud). La gestion exclusivement logicielle du mode Raid (0 et 1) ne semble pas constituer un handicap dans ce cas, puisque nous avons obtenu des résultats comparables à ceux des serveurs xSeries 330 d’IBM et PowerEdge 1550 de Dell fonctionnant avec Linux Red Hat 7. 0.En revanche, la faible fréquence de l’UltraSPARC IIe version 9 désavantage le Netra T1 en traitement de requêtes de pages dynamiques (900 requêtes en 5 minutes pour le Netra T1 au lieu de 1 400 avec un xSeries 330 d’IBM équipé d’un Pentium III à 1 GHz). Le test consistait à exécuter un script Perl qui lit un fichier de 1 Mo avant de retourner une page web contenant un message de fin d’exécution. Ces mesures mettent le doigt sur l’évolutivité limitée du Netra T1 qui constitue, selon nous, l’un de ses défauts majeurs. Contrepartie logique de son extrême compacité : il est impossible d’ajouter un second processeur et la mémoire vive n’est extensible que jusqu’à 1 Go, au lieu de 4 Go chez IBM et chez Dell. Le Netra T1 possède un seul emplacement PCI 32 bits, mais sans doute n’est-il pas destiné à monter en puissance. La richesse des fonctions d’administration de parc proposées en standard par Sun souligne, au demeurant, sa vocation collective. Facile à administrer et à déployer, il constitue indéniablement une base solide, malgré ses faiblesses, pour créer une ferme de serveurs web dédiée au service de pages statiques.

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Paul Philipon-Dollet