L’autocommutateur téléphonique (PCBX) IP de 3Com est désormais disponible en version française (messages vocaux système). Destiné aux PME gérant moins de 150 postes téléphoniques, le NBX 100 nous a séduits autant par sa richesse fonctionnelle que par son évolutivité. Basé sur un système d’exploitation VXWorks de Wind- Riverse, il se présente sous la forme d’un châssis pourvu de sept emplacements, dont six disponibles pour les cartes d’extension.
Si 3Com fournit une passerelle à la norme H. 323 (voix sur IP), il adopte pour le NBX 100 un protocole propriétaire. Par défaut, la voix n’est pas compressée (G. 711, 64 kbit/s), mais elle peut l’être d’un facteur de 2 pour 1 (G. 726, 32 kbit/s) lorsque le téléphone IP accède au NBX 100 par un lien WAN. Lors de nos tests réalisés chez le constructeur, nous avons pu ajouter en quelques minutes un téléphone IP (fourni par 3Com) sans interrompre les communications en cours. Dans un même réseau local, la détection se fait automatiquement, de même que la mise à jour du plan de numérotation. À défaut du support de la télécopie, le NBX 100 peut être relié à des télécopieurs analogiques, au moyen d’un boîtier piloté par une interface web et qui reprend l’essentiel des fonctions du téléphone IP de 3Com. Au passage, on relèvera le prix plutôt élevé de ce bo”tier, 3 000 F ht (457 ) l’unité.
Connecter des téléphones IP à distance
Au sein de l’interface d’administration, les nouveaux postes téléphoniques se distinguent par un astérisque qui en facilite le repérage. Une fois le nom d’utilisateur défini, l’annuaire propriétaire du NBX 100 est, lui aussi, mis à jour automatiquement. En cas de déménagement dans un même réseau local, il suffit que l’utilisateur emporte avec lui son téléphone pour que le changement d’emplacement physique soit pris en compte. En revanche, 3Com fait l’impasse sur la possibilité de s’approprier, par la saisie d’un mot de passe, un téléphone qui n’est pas le sien. Le NBX 100 permet aussi de connecter un téléphone IP distant, séparé du PCBX par un ou plusieurs routeurs. Pour tester cette fonction, il nous a logiquement fallu indiquer l’adresse IP du PCBX, manuellement. Une fois celui-ci reconnu, nous avons pu vérifier que le téléphone IP distant appartenait bien au réseau téléphonique de l’entreprise. En revanche, nous n’avons trouvé aucune fonction de mise en réseau de plusieurs NBX 100.
Des fonctions nombreuses et faciles à activer
À partir des téléphones IP du constructeur, on accède à l’annuaire interne de façon séquentielle en faisant défiler les noms un par un sur l’écran LCD, comme on le ferait avec un téléphone mobile. Chaque utilisateur peut ajouter jusqu’à 99 numéros personnels, qu’il pourra consulter par l’interface web. Mais aucun de ces numéros n’est stocké directement dans l’annuaire, qui utilise au demeurant un format propriétaire, non compatible LDAP. La mise en ?”uvre d’une boîte vocale est également très simple. Il suffit d’indiquer son code d’accès (4 chiffres) et d’enregistrer son annonce vocale. L’utilisateur peut alors avoir accès à la configuration de son téléphone par son navigateur (y compris à distance, s’il y est autorisé). Nous avons ainsi pu activer à distance un renvoi d’appels et annuler une inscription à un groupe de réception d’appels. Mais les fonctions proposées sont bien plus nombreuses et pour la plupart assez simples à activer. Il ne nous a fallu que quelques minutes pour configurer la fonction ” patron/secrétaire ” (filtrage par groupe d’appel linéaire). Le NBX 100 héberge sur son disque dur interne plusieurs applications, dont une messagerie unifiée de bonne facture. Pour rendre les messages vocaux accessibles à une interface de courrier électronique ou les réexpédier à la demande de l’utilisateur, le PCBX de 3Com contient un serveur SMTP/ Imap4.
Une incontestable fragilité aux pannes
Un message d’une minute représente ainsi un fichier de 241 Ko dont le format (IMA ADPCM, 8 kHz, 4 bits, mono) n’est pas modifiable. Nous avons apprécié de pouvoir piloter ces fonctions de transfert de messages aussi bien depuis le téléphone IP qu’à partir des logiciels de messagerie (Eudora Pro, Outlook Express). Les modifications effectuées avec l’un sont effectivement prises en compte par l’autre. Seul regret : dans la pratique, les messages vocaux ne sont pas transférés directement au serveur de messagerie, ce qui interdit la sauvegarde unifiée des messages vocaux et textuels (fax, e-mails…). La seule vraie fragilité du NBX 100 est pour l’instant l’absence de fonctions de tolérance de panne. 3Com nous a confirmé qu’en cas de défaillance de l’alimentation électrique, il n’existait pas de solution de remplacement à chaud.
De même, la remontée d’alarmes en cas d’interruption de l’une ou l’autre des connexions réseau est manquante. Le constructeur préconise d’effectuer une surveillance renforcée sur le ou les ports des commutateurs reliés au NBX 100. Il offre également en façade un port série où connecter une sonde externe. En déconnectant en cours de communication le câble reliant le NBX 100 au réseau Ethernet, nous n’avons provoqué aucune remontée d’alarme. En revanche, nous avons constaté que ce n’est pas l’autocommutateur qui prend en charge l’encapsulation de la voix sur IP, mais bien les combinés téléphoniques. Seul l’établissement de nouvelles communications est devenu impossible, les appels en cours se poursuivant normalement.
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