C’est la fin d’une époque. Après avoir relancé Netscape en
juin 2007, AOL, propriétaire du navigateur depuis 1999, a annoncé le 28 décembre dernier qu’il allait mettre fin au support technique du
logiciel à partir du 1er février 2008. Celui qui fut le premier grand navigateur du Web va donc disparaître du paysage Internet.En clair, jusqu’à la date-butoir invoquée, AOL continuera de proposer des rustines de sécurité, mais pas au-delà. Netscape Navigator restera
téléchargeable, mais il n’évoluera plus, ne sera plus mis à jour, ne fera plus l’objet de nouveaux développements. Que ce soit pour la dernière
version en date, Navigator 9, ou pour les précédentes, précise Tom Drapeau, développeur en chef du navigateur,
sur le Netscape Blog.Le développeur reconnaît que ‘ beaucoup de temps et d’énergie ont été dépensés pour ressusciter Netscape Navigator, [mais] ces efforts n’ont pas suffi à prendre des parts de marchés à Internet
Explorer de Microsoft ‘.En effet, quand IE dépasse les 76 % d’utilisateurs selon
les statistiques du cabinet d’études Net Applications de décembre 2007, Netscape n’en serait qu’à 0,66 %. Mais le navigateur a aussi subi une érosion due à
l’émergence de Firefox (16,80 %). Tom Drapeau encourage les utilisateurs de Navigator à migrer vers le logiciel de la fondation Mozilla. Celle-ci est, pour rappel, un projet open source lancé en 1998 par Netscape
Communications.
‘ Une marque moribonde ‘
Sur
son blog, Tristan Nitot, président de la fondation Mozilla en France, dit avoir ‘ un point de vue très mitigé vis-à-vis de Netscape et d’AOL. D’un côté, Netscape a été très
innovant les premières années et a su populariser le Net et le rendre utilisable par une frange plus importante de la population. Mais après 1999, suite au rachat par AOL, l’innovation a cessé et une seule chose bien est sortie de
cette période-là : le projet Mozilla, et Firefox en particulier. Tout le reste n’est qu’une succession de tentatives maladroites de tirer un peu de revenu d’une marque moribonde ‘.Il reconnaît toutefois que c’est ‘ grâce à Netscape et à AOL que Firefox a pu exister (parfois malgré eux). Rien que pour cela, on peut leur rendre hommage. Et le fait qu’au moment de tirer leur révérence, ils
recommandent de passer à Firefox, c’est encore faire preuve d’une certaine classe ‘.Rappelons aussi qu’au-delà de l’arrêt symbolique de Netscape Navigator, AOL est en plein revirement stratégique, ambitionnant de se concentrer sur la publicité en ligne. Il a annoncé cet été la suppression de 2 000 postes en
six mois sur les 19 000 qu’il compte dans le monde. En France, selon Les Echos du 2 janvier 2008, il y aurait une soixantaine de postes supprimés sur 140, contre
90 envisagés dans un premier temps.
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