Qui l’eût cru ? Le Nasdaq synthétique composé de cent valeurs a terminé la semaine dernière avec 15 valeurs à leur plus haut niveau en cinquante-deux semaines. Et si le baromètre de la nouvelle économie n’avait pas autant de plomb dans l’aile que l’implosion de son indice composite ?” qui a perdu les deux tiers de sa valeur en un an ?” ne le laisse supposer ? Et si les investisseurs devenaient plus sereins en se souvenant que, sur les dix dernières années, le Nasdaq a rapporté aux actionnaires un rendement de 30 % l’an ? Et si, et si…Les esprits chagrins feront remarquer que quarante-six valeurs ont terminé la même semaine à leur plus bas en cinquante-deux semaines. Mais la performance n’en reste pas moins remarquable : Advance PCS, Cott Corporation, HD Vest, Insignia et une dizaine d’autres ont atteint de nouveaux sommets.Le miracle a ses limites. Parmi ces stars rescapées du Nasdaq, pas une seule ne peut revendiquer le titre de ” valeur Internet “. Sept sont issues du monde de la finance, trois équipent les casinos en matériel et logiciels de jeux, deux fabriquent des produits de consommation, une autre vend des enseignes, une autre encore de l’assurance santé, un autre enfin du tissu d’ameublement. Bref, l'” ancienne économie ” prend sa revanche. D’ailleurs, le Nasdaq qui vient de fêter ses trente ans était à l’origine un indice voué aux valeurs de croissance… Ce retour à des critères de valorisation plus traditionnels (retour sur investissement, rapport cours sur bénéfices) n’est pas pour déplaire aux dirigeants des grandes entreprises de la technologie américaine. Exemple : Apple Computer en hausse de 52 % depuis le début de l’année, Dell Computer (57 %) ou encore Applied Matérials (+ 31,6 %).” Les jeunes diplômés pourvus d’un business plan rédigé à la hâte ne font plus la une des journaux “, se réjouissait voilà quelques jours le PDG d’Applied Materials, Jim Morgan. Applied Materials, qui fabrique des machines permettant la production de semi-conducteurs, a vu la moitié de sa capitalisation boursière (soit environ 40 milliards de dollars) s’évaporer en l’espace d’un an. Mais cette entreprise fait aussi partie, comme Dell ou Microsoft, des vingt et un composants du Nasdaq 100 qui sont en hausse depuis le début de l’année. Cela ne garantit pas pour autant que le Nasdaq soit à l’abri d’une rechute. L’indice composite composé de quelque 4 000 valeurs, dont les technologies de l’information et la télécommunication représentent 60 %, est encore valorisé 186 fois les bénéfices des entreprises qui entrent dans sa composition, contre un ratio de 23 pour le S&P et 18 pour le Dow Jones. Malgré la chute des cours, une révision à la baisse des valorisations nest pas exclue.
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