Si génie français du logiciel il y a, Vincent Ramus est bien placé pour le savoir. Au début des “nineties”, il était sceptique, lorsque commercial chez Oracle, il regardait ses collègues, Denis Payre et Bernard Liautaud, se lancer dans l’aventure de Business Objects (BO). Pour faire du logiciel, il n’y a que les Américains, disait-on à l’époque…
Entre New York et Clichy
Dix ans plus tard, Vincent Ramus, 41 ans, devient pilote du développement international d’Instranet, éditeur français de logiciel de gestion de contenu, fondé en 1999 par deux anciens de BO, Alexandre Dayon et Jean-Noël Grandval. Instranet, avec 65 salariés et 4 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2001, a son siège à New York et ses bureaux de développement à Clichy. “L’esprit français est reconnu à l’étranger dans la création de soft”, se réjouit-il. Depuis 18 mois, Instranet commercialise ses produits et n’hésite pas à creuser son sillon aux côtés des stars américaines du secteur (Vignette, Broadvision, etc.). Son fonds de commerce : les informations non-structurées. “Celles-ci représentent 80 % de l’information diffusée dans les réseaux d’entreprise, intranet et extranet”, explique-t-il. En résumé, Instranet s’occupe des documents non-chiffrés et non-répertoriés dans les tableurs, comme les échanges de correspondances qui participent aussi à l’intelligence de l’entreprise. Son atout ? “L’analyse multidimensionnelle”, objet d’un brevet en cours qui permet d’optimiser la distribution de contenu.La technologie a de quoi impressionner le néophyte, à qui on annonce son exportation en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. Des régions que Vincent Ramus a déjà su séduire : il y fut, pendant plus de cinq ans, pour une filiale de Gemplus, représentant de solutions de “churn “. Entendez, des logiciels de datamining permettant aux opérateurs télécoms d’identifier les abonnés prêts à passer à la concurrence. Le multidimensionnel sera sûrement pour lui une partie de plaisir.
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