C’est une véritable ‘ armée de la haine ‘
qui s’est constituée sur le Net. C’est la conclusion de deux ans d’enquête menée par le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre
les peuples) qui publie aujourd’hui un rapport intitulé La naissance d’une nouvelle extrême droite sur Internet. Avec pour principal objectif de sensibiliser public et autorités face à l’essor du racisme sur le Web.Le document dénonce avant tout les dérives anti-islam et anti-arabes de certains internautes. Selon le MRAP, la toile aurait permis à des mouvances allant de chrétiens intégristes à des représentants du MNR en passant par des
fondamentalistes juifs de se trouver des points communs et de se coordonner.Plus généralement, l’association s’inquiète de la prolifération de deux équations sur Internet: ‘ on retrouve sur de plus en plus de sites et de forums les associations arabe=musulman=intégriste et
juif=sioniste=intégriste ‘ explique Gérard Kerforn, membre du bureau national du MRAP.Ainsi de Liberty-Web, un site spécialisé dans l’hébergement de sites anonymes très majoritairement racistes. A l’origine de ce site se trouverait un pirate tentant de vendre des CD copiés par le biais de forums. Pour éviter ces
publipostages électroniques, les animateurs de ces mêmes forums l’ont alors exclu à plusieurs reprises. Le pirate s’est alors découvert des liens avec des militants d’extrême droite eux aussi mis à l’index avec qui il bâtira Liberty-Web.
Indifférence publique ou manque de moyens ?
‘ Le danger avec Internet vient de son effet démultiplicateur, qui peut donner une audience démesurée ‘ poursuit Gérard Kerforn. ‘ Ces sites ont trouvé des relais
chez des intellectuels d’extrême droite qui peuvent faire circuler leurs messages via des gens qui ne les ont parfois même pas compris. ‘
discussion. L’un d’entre eux a même été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de pratiquer l’informatique et de fréquenter les cybercafés. Trop peu aux yeux du MRAP. Mouloud Aounit stigmatise une ‘ dynamique de
l’indifférence ‘ des autorités françaises.Chaque délit constaté est transmis par le mouvement à une section du Parquet de Paris spécialisée sur les infractions racistes. Mais les policiers en charge de ces affaires ne disposeraient pas de moyens humains et techniques
suffisants. D’où des classements sans suite dans la plupart des cas, souvent dus à la prescription appliquée aux écrits diffusés depuis plus de trois mois.Le MRAP réclame donc la mise en place d’une vraie politique publique de lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur Internet. A l’instar de celle mise en place pour lutter contre la diffusion dimages pédophiles sur le Web.
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