Le déploiement des hotspots au standard Wi-Fi soulève de multiples questions, dont une, principale : comment les futurs opérateurs de ces réseaux vont-ils remplir leur tiroir-caisse ?Sur ce point, Stéphane Conti, p.-d.g. de Netinary, une jeune pousse française spécialisée dans la gestion d’abonnés pour hotspots, a son idée : “La rentabilité repose sur trois sources de revenus. D’abord, l’exploitant du site de déploiement (aéroport, centre de conférence, quartier d’affaires, gare, hôtel, etc.) ; ensuite, les fournisseurs de services, présents sur le site ; et, en dernier lieu, le public, dont une clientèle de professionnels désirant accéder à Internet lors de leurs déplacements.” Par exemple, sur une zone aéroportuaire, ce sont d’abord les employés de l’aéroport, les commerçants et les prestataires de services tels que des loueurs de voitures qui rentabiliseront l’infrastructure.Un modèle auquel adhère Jacques Palpacure, en charge du développement pour l’Europe du Sud de Service Factory, un éditeur concurrent de Netinary. “Nous gérons les quatre cent cinquante hotspots de Telia, annonce-t-il. Les pays scandinaves ont trois ans d’avance sur la France.”
Un service bientôt indispensable
Mais, dans le reste de l’Europe, Jacques Palpacure décrit un marché en structuration, sur lequel les opérateurs traditionnels et de nouveaux entrants luttent pour les meilleurs emplacements ou négocient des partenariats. Des acteurs comme le britannique MegaBeam ou le suisse MonZoon Networks déploient des points d’accès et recherchent des alliés à travers le continent, tandis que BT installe trois cents hotspots avec Cisco Systems.En parallèle se mettent en place des accords de roaming (possibilité d’accès à un hotspot en vertu d’entente de reversements entre opérateurs). “Des opérateurs puissants (T-Mobile, Telia, TDC, etc.) s’entendront d’égal à égal. Sinon, des consolidateurs, à l’instar de Togewa Net, unifieront les opérateurs d’infrastructures de moindre importance de façon transparente”, poursuit Jacques Palpacure. “C’est le cas de Boingo Wireless, aux États-Unis. Grâce au roaming, il commercialise ses services sur sept cents hotspots, qu’il n’opère pas”, complète Stéphane Conti.Pour ce qui est du mode de paiement, outre l’abonnement ou l’achat à l’acte – en ligne – avec sa carte bancaire, il existe des cartes prépayées. Le procédé se simplifiera lorsqu’un identifiant d’accès au réseau Wi-Fi local sera délivré automatiquement via SMS ou GPRS si l’opérateur de mobiles a un accord de roaming avec l’opérateur du hotspot.Enfin, qui proposera une couverture nationale en France ? Netinary fournit un serveur central qui enregistre l’activité de l’utilisateur, au fil de ses déplacements, et effectue une compensation entre les opérateurs. Une facilité qui permettra à un ISP, tel Tiscali, partenaire de Netinary, de facturer ses clients quel que soit leur lieu de connexion. Quant à France Télécom, il ne semble pas encore avoir arrêté de position.Au final, combien rapportent les hotspots ? Pas de trace dans le bilan de Telia. Quant à BT, il tablerait sur 50 millions d’euros en 2003. Mais la question n’est pas là. Selon Jacques Palpacure, “ce service sera bientôt indispensable à tout opérateur, sous peine de perdre des clients”.
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