Siemens doit se frotter les mains. Après un début de saison difficile, les Girondins de Bordeaux se sont installés en tête du championnat de France de première division et se sont qualifiés pour les huitièmes de finale de la Coupe de l’UEFA. Le constructeur allemand de téléphones mobiles est en effet le sponsor principal du club aquitain et profite donc du prestige associé à ses victoires.Siemens n’est pas un cas isolé. Ericsson apparaît sur les maillots de l’Olympique de Marseille. Ola, une des marques mobiles de France Télécom, soutient le RC Lens et le Toulouse Football Club, tandis que SFR parraine la Coupe de France. Même chose à l’étranger : l’opérateur italien TIM est le sponsor principal de la Serie A transalpine ; en Angleterre One 2 One finance le club d’Everton alors que Vodafone a signé, il y a quelques mois, le plus gros contrat de sponsoring de l’histoire du football en se mariant pour 30 millions de livres à Manchester United.Cet engouement des acteurs de la téléphonie mobile peut difficilement s’expliquer par une passion subite et unanime pour le ballon rond. Et les victoires de l’équipe de France ne peuvent justifier un mouvement à travers toute l’Europe. Au-delà de la classique démarche de notoriété du sponsoring sportif, on devine le mot qui a attiré l’attention de toutes ces entreprises vers le football, le mot qui explique tous les mouvements stratégiques du secteur depuis deux ans : abonné.Ces consommateurs sont le pétrole du secteur des télécommunications. Or, autant changer régulièrement d’opérateur relève de l’évidence, autant l’attachement à un club de football dure toute une vie, voire plusieurs générations. Bordeaux dispose cette année de 13 500 supporters fidèles, ils sont 41 000 à Marseille et 150 000 supporters de Manchester United possèdent la carte de leur équipe. Les clubs retenus sont pour la plupart puissants. Issus de métropoles régionales situées au c?”ur d’importants bassins de population ils sont susceptibles d’entraîner durablement d’importantes foules derrière eux. Alors quand les sponsors jurent, la main sur le c?”ur, qu’ils veulent être pour le club plus quun simple nom sur un maillot, on peut les croire sur parole.Prochaine chronique le jeudi 28 décembre
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