Qu’est-ce qui a provoqué dans la baie de San Francisco la même folie collective que la ruée vers l’or du siècle dernier ? Quelles particularités de la région en ont fait, de facto, THE Silicon Valley ? Plus intéressant encore, est-ce là un modèle que l’on peut reproduire, ailleurs, dans le monde ? Deux experts en transferts de technologies, l’Américain Jeff Saperstein et le Français Daniel Rouach, se sont penchés sur la question dans un ouvrage publié cet été aux États-Unis : Creating Regional Wealth in the Innovation Economy. Mobilisant tout un réseau de spécialistes, ils ont observé à la loupe les zones high-tech les plus connues pour faire ressortir leurs forces et leurs éventuelles faiblesses. Passent ainsi au crible de leurs experts régionaux, outre la Silicon Valley, des pays comme la Suède ou l’Irlande, des villes comme Munich, Cambridge ou Sofia Antipolis. De la même façon, ils s’intéressent aux cas de l’Inde, d’Israël ou de Taiwan, des pays troublés sur le plan économique ou politique qui ont su devenir incontournables pour la technologie internationale. En démontant les rouages du mécanisme, les chercheurs parviennent à un constat assez carré : il n’y a pas de modèle à reproduire ! Chaque zone doit découvrir ses forces naturelles, les exploiter au mieux de façon à s’interpoler avec les vallées existantes en devenant indispensable. Exemple type : Taiwan, connue d’abord comme zone de production bon marché de semi-conducteurs. Taiwan, qui a su remonter la chaîne de valeur, attirer et créer des centres de recherche et développement, des universités de pointe pour devenir un centre de compétence indispensable du secteur. Mais il ne fait aucun doute pour les auteurs ?” et les experts quils ont sollicités ?” que la nouvelle économie peut être un moteur puissant de développement économique.
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