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Le ministère de l’Enseignement veut booster les MOOCs en France

Avec une première journée dédiée aux MOOCs ce 11 janvier, le ministère de l’Enseignement espère bien développer les cours en ligne ouvert à tous en France. Interview d’Antoine Amiel, jeune entrepreneur du secteur.

Les MOOCs, ce sont des cours en ligne ouvert à tous (Massive Open Online Course). Ils sont apparus au début des années 2000 aux Etats-Unis mais le sigle n’a été inventé qu’en 2008. Une nouvelle façon d’enseigner qui fait des émules depuis peu en France dans les grandes écoles et les universités. Pour doper les initiatives, le ministère de l’Enseignement  supérieur et de la recherche a ouvert la première plateforme française de MOOC, France Université Numérique, le 2 octobre 2013. Il organise aussi ce samedi 11 janvier un premier MOOCAMP au CRI (Centre de Recherches interdisciplinaires) à l’Université Paris Descartes. Une journée pour apprendre comment conceptualiser et scénariser des cours en ligne à partir d’idées proposées par des internautes ou le ministère. Des prix récompenseront les plus innovants. Dans le jury, il y aura Antoine Amiel. Ce jeune étudiant HEC de 24 ans, est un expert du sujet. Il a lancé il y a un an et demi Learn Assembly, une sorte d’Université collaborative pour les entrepreneurs, axée en partie sur le numérique.


01net : Comment avez-vous eu l’idée de créer Learn Assembly ?
Antoine Amiel : J’avais envie d’entreprendre et comme j’ai été assistant sur un MOOC à HEC, j’ai eu l’idée de décliner le concept pour un public de professionnels. Parce que je me suis rendu compte que ceux qui veulent créer des entreprises manquent de connaissances concrètes et opérationnelles. N’importe qui peut assister à nos cours physiquement ou en ligne. Nous concevons aussi des parcours formation spécialement pour des entreprises. Parmi nos cours qui marchent le mieux, il y a le HTML pour débutant, savoir faire tout seul sa campagne AdWords (le système publicitaire de Google) ou encore le coaching pour la prise de parole. Et tout ce qui touche au web marketing en général.

Quel est votre modèle économique ?
Les cours sont payants et nous touchons une partie du montant. Mais produire un MOOC coûte cher. Jusqu’à 50 000 euros environ. On ne peut pas se contenter de filmer un expert et de diffuser la vidéo brute. Il faut identifier les bons intervenants. Et il y a tout un travail en amont de scénarisation, de montage et de réalisation. On fait aussi éventuellement du media training pour le professeur. Généralement, il y a deux assistants pour assurer tout le suivi du MOOC qui dure environ cinq à six semaines. En plus de la conception et de la mise en ligne des cours, il faut créer des tutoriels, modérer les forums, corriger les examens et les quizs, ect..

Où en sont les MOOC en France ?
On est encore en retard par rapport aux Etats-Unis. Mais ça se développe. La demande est forte parce que nous sommes en temps de crise et que créer sa société est devenu plus facile en France. Du coup, il y a beaucoup d’entrepreneurs. On reçoit même des demandes de Francophones qui vivent en Afrique et qui ne trouvent pas toujours les formations qu’ils cherchent à proximité de chez eux. Et les MOOCs viennent enrichir à plus d’un titre la façon d’enseigner avec le développement de nouvelles pratiques. Il y a une grande entraide entre élèves dans les forums, par exemple. Chacun se fait évaluer par trois autres internautes avec des résultats plutôt fiables. Beaucoup d’élèves aident ensuite à enrichir les cours. Reste le problème du modèle économique. Il n’y en a pas pour les MOOCs gratuits qui ne peuvent exister sans subvention.

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Amélie Charnay