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Le message broker délègue au connecteur

Le connecteur tend à s’adjuger la tâche de transformation et de routage jusqu’alors dévolue au courtier de messages.

“Dans la logique d’intégration point à point qui prédomine encore en entreprise, il faut souvent maintenir dix-huit connecteurs bidirectionnels pour faire communiquer cinq applications entre elles”, constate Michael Tartar, consultant chez Andersen. Face à cette situation difficilement gérable, les entreprises se tournent vers les outils d’EAI. Ceux-ci rationalisent l’intégration des applications, qui dialoguent alors sur un “bus applicatif” commun. C’est le tandem composé du courtier de messages et des connecteurs qui constitue le bus chargé de démêler le “plat de spaghettis” des connexions point à point. Chaque application est donc interfacée par un connecteur. Courtier et connecteurs peuvent communiquer entre eux selon plusieurs modes, synchrones ou asynchrones.Mais “l’une des règles de base de l’EAI est de maintenir un couplage lâche entre les applications. Il faut donc à tout prix privilégier les communications asynchrones”, conseille Jean-Christophe Bernadac, directeur technique de Cosmosbay. Dans le mode “publish & subscribe”, le connecteur se contente de publier une information vers le message broker sans en connaître les destinataires. Le déclenchement de la publication s’effectue en fonction d’un événement au sein de l’application ou lors de la réception d’un message en provenance du message broker. Dès qu’il reçoit un message, le courtier ouvre l’enveloppe et inspecte son contenu. Il puise alors dans un référentiel les règles qui lui permettront de transformer, puis de router le message vers ses différents destinataires.

Résoudre le problème de la montée en charge

Une solution permet d’optimiser l’étape de routage. Elle consiste à publier les messages sur des canaux de conversation (ou sujets) selon la nature des informations. A quelques exceptions près, le courtier de messages ne se charge pas de l’acheminement. Celui-ci est généralement confié à un bus asynchrone. Le message broker est aussi chargé de transformer les messages. Qu’il s’agisse d’un simple “mapping” entre le schéma des données de SAP et celui de Siebel ou de règles métier plus complexes, tous les éditeurs proposent des outils graphiques qui ne demandent ?” en théorie ?” aucun développement. Dans la pratique, les workflows qui modélisent les processus métier peuvent être très complexes et nécessitent parfois de coder la logique métier dans des composants.Tous ces traitements (routage et transformation) ne favorisent pas une montée en charge pérenne. Certains éditeurs ont résolu ce problème par des mécanismes de répartition de charge, d’autres préférant déporter la logique de transformation directement dans les connecteurs. Un choix judicieux, car “le connecteur se banalise”, note Jean-Christophe Bernadac. Certaines initiatives ?” JCA, par exemple ?” tendent à le normaliser davantage encore pour le rendre interchangeable et indépendant des messages brokers. Dans cette logique, les éditeurs d’EAI se différencieront sur la couche workflow, laissant le soin aux spécialistes ?” Attunity, Information Builders ?” de fournir des connecteurs génériques.

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Frédéric Bordage