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Le meilleur détecteur de foudre spatial est européen

Lancé en décembre dernier, le satellite européen Meteosat de troisième génération est une pépite. Face au modèle américain lancé en 2016, il donne à l’Europe et l’Afrique un moyen de se prémunir de tempêtes qui ont déjà coûté plus de 500 milliards d’euros de dégâts au cours des 40 dernières années.

Les tempêtes sont de plus en plus fréquentes, y compris en Europe et en Afrique, et l’ancienne génération de satellite Meteosat n’était plus suffisamment performante pour tout surveiller. Aussi fortes soient-elles à cause du changement climatique, les tempêtes engendrent des orages aux impacts de foudre de plus en plus difficiles à prédire. Pour avoir le bon aperçu et faire les bons calculs de trajectoire, il faut alors prendre de la hauteur et s’équiper de technologies de pointe, et s’épauler par l’intelligence artificielle qui a désormais un rôle crucial, là-haut, dans l’espace.

Maîtriser la foudre, « c’est protéger les vies et les moyens de subsistance » expliquait Phil Evans, le directeur général d’Eumetsat, l’Organisation européenne pour l’exploitation des satellites météorologiques. Pour redonner à l’Europe sa capacité de prévention, Meteosat a donc complété sa famille d’un nouvel exemplaire de satellite géostationnaire, envoyé en orbite haute en décembre dernier. Ce dernier vient de publier les premières images de sa mise en activité. Chaque impact de foudre, enregistré par le satellite, est visible par un petit point lumineux.

Les éclairs sont difficiles à capturer, et d’autant plus à une telle altitude. Pour atteindre une orbite géostationnaire, le nouveau satellite de la famille Meteosat s’est positionné à 36 000 kilomètres de la Terre, loin des 300 à 600 kilomètres où se situent les satellites en orbite basse, telle que la Station spatiale internationale (ISS). « L’imageur de foudre dispose de quatre caméras, chacune peut capturer 1 000 images par seconde, jour et nuit, détectant même un seul éclair en 0,6 milliseconde », a déclaré Guia Pastorini, responsable de l’ingénierie du projet chez Leonardo.

« C’est plus rapide qu’un clin d’œil » ajoutait-elle.

Leonardo, à l’origine du satellite, est une société aérospatiale italienne, qui de son groupe travaille aussi dans la fourniture d’armement, d’hélicoptères, et de technologie dans le secteur de l’énergie. Dans le domaine spatial, Leonardo travaille surtout avec ses deux coentreprises, dirigées avec le Français Thales. Les satellites météorologiques comme les satellites d’observation de la Terre, de télécommunications et d’équipements militaires sont ses principales missions.

Avec l’IA, 1000 fois moins de data

À cette cadence de prise de vue, le satellite de troisième génération de Meteosat (le premier a été lancé en 1977) a de quoi générer une quantité colossale de data, que l’astre ne serait pas en mesure de pouvoir partager en continu avec la Terre si l’intelligence artificielle n’entrait pas en jeu. En effet, comme l’expliquait la responsable de l’ingénierie de la société qui a développé le satellite, « grâce à des algorithmes spécifiques, les données sont traitées à bord pour n’envoyer que les informations utiles ». Ainsi, la réduction des données envoyées vers la Terre serait de l’ordre de 1 000 fois.

Pour pouvoir couvrir l’intégralité de la surface du globe sur laquelle se penche le programme Meteosat, deux autres satellites seront envoyés en orbite au cours des trois prochaines années. Le satellite de troisième génération est en effet prévu pour durer au moins 5 ans et il en coûtera 4,6 milliards d’euros au total pour son investissement et son déploiement. Au centre des préoccupations à l’avenir, l’Afrique centrale, qui possède l’une des activités de foudre des plus violentes au monde. La résolution et les performances du dernier modèle de Meteosat seraient supérieures à celles de son homologue américain, qui quant à lui n’a pas encore renouvelé sa gamme depuis 2016.

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Source : Eumetsat


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