Au cours de l’un des cycles de conférences intégré au Festival Edinburgh Interactive, Paul Heydon, banquier spécialisé dans les investissements dans le secteur des jeux vidéo, a présenté ses réflexions et ses estimations. Selon lui, la capitalisation totale et annuelle du secteur approcherait les 105 milliards de dollars (environ 82 milliards d’euros).
Un chiffre très largement supérieur à ceux qu’on a l’habitude d’annoncer – ils gravitent généralement autour de 50 milliards de dollars, soit moins de la moitié. Paul Heydon explique cette différence très simplement.
Le poids du jeu en ligne
L’analyste intègre à la valorisation totale du marché toute son économie « en ligne ». A savoir, aussi bien les MMO que les jeux plus « casual » ou sociaux de type Farmville, accessibles gratuitement sur Facebook mais qui génèrent d’énormes revenus grâce aux micropaiements. Selon ses calculs, les revenus en ligne représentent près de 71 % du total des revenus du marché vidéoludique.
Au-delà de ce chiffre impressionnant, on note que les revenus issus des jeux mobiles sont plus que significatifs, bien plus importants que ceux des ventes au détail. Le modèle de vente « retail » étant au point mort, selon Paul Heydon. Il déclare par ailleurs que les attentes des investisseurs ont chuté de 64 % par rapport à ce modèle économique.
Les revenus des jeux mobiles avoisinent les 6,5 milliards d’euros. Ils devraient continuer à croître, avec la montée en puissance de l’iPhone et surtout des concurrents qui s’installent dans son sillage et feront tout pour le dépasser.
Mutation confirmée
C’est donc une tendance profonde, une véritable révolution du marché des jeux vidéo que Paul Heydon met en avant. Une croissance considérable liée à l’arrivée de nouvelles manières de jouer et de nouveaux joueurs. Ainsi, il est significatif que Nintendo rapporte le plus, lui qui s’est le plus ouvert aux casual gamers. Il sera intéressant de voir ce que donneront les chiffres l’année prochaine et dans deux ans, quand le PlayStation Move et Kinect auront apporté leur pierre à l’édifice.
On voit bien l’importance du jeu en ligne, avec Facebook, entre autres. Ce qui fait écho à une déclaration de Tim Willits, l’un des pontes d’id Software, le studio à l’origine des séries Doom et Quake, qui déclarait récemment dans une interview à GamesIndustry : « C’est une situation très attristante quand plus de personnes jouent à Farmville qu’à Call of Duty. Ça fait mal. » Le temps où le jeu vidéo était synonyme exclusif de loisir pour hardcore gamers semble derrière nous…
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